mardi 8 juillet 2025

Dans la vie de chacun, il y a un point de non-retour.

 



Dans la vie de chacun, il y a un point de non-retour. Et dans de très rares cas, un point où l’on ne peut plus avancer. Et quand nous atteignons ce point, tout ce que nous pouvons faire, c’est accepter tranquillement le fait. C’est ainsi que nous survivons.


Haruki Murakami


Le dessin du Jour

 



Il existe une forme de Tristesse

 




Photos d'Ici D'Ailleurs

 





Photo d'ici, d'ailleurs


Un instant figé, une émotion capturée. Photo d'ici, d’ailleurs, c'est une bulle de douceur au cœur du tumulte. Des images choisies avec soin, reflets de cette quiétude que j'aime tant : la chaleur d'un poêle à bois par une soirée d'hiver, la sérénité d'un lac au petit matin, la tendresse d'un chat endormi ou la joie d'un chien gambadant dans la neige.

 

C'est aussi le plaisir simple d'un café fumant à l'aube, le frémissement des feuilles sous la brise du printemps, la lumière dorée de l'été ou la mélancolie des forêts d'automne. Des instants de vie, des éclats de nature, une invitation à ralentir et à savourer la beauté du monde.

 

Des photos glanées au gré de mes inspirations, sur la toile comme dans mon quotidien. Parce qu'en ces temps parfois gris, le beau est une lueur précieuse à entretenir.















lundi 7 juillet 2025

En Attendant et Pendant L'été

 



Il est arrivé devant ma porte une nuit ...

 




« Il est arrivé devant ma porte une nuit,

 Mouillé, maigre, blessé et terrifié :

Un chat blanc, louche, sans queue.

Je l’ai fait entrer, je lui ai donné à manger… et il est resté.

Il a fini par me faire confiance, jusqu’au jour

 Où un ami a monté la rampe du garage…

Et l’a renversé.

J’ai emmené ce qu’il restait de lui chez le vétérinaire, qui m’a dit :

« Il n’a pas beaucoup de chances… donne-lui ces comprimés…

sa colonne est brisée ; elle l’était déjà avant, 

Mais d’une manière ou d’une autre, elle s’était ressoudée.

S’il survit, il ne marchera jamais.

Regardez ces radios : on lui a tiré dessus, là, voyez ?

Les plombs sont encore là… Et autrefois, 

Il avait une queue, mais quelqu’un la lui a coupée… »

Je suis rentré avec le chat.

C’était un été brûlant, l’un des plus chauds depuis des décennies.

Je l’ai installé sur le carrelage frais de la salle de bain.

Je lui donnais de l’eau et ses médicaments,

il ne mangeait pas, ne touchait même pas à l’eau.

Alors je trempais mon doigt dedans pour lui humidifier la bouche.

Et je lui parlais. Je ne le quittais pas.

Je passais des heures dans la salle de bain à lui parler doucement,

à le toucher avec délicatesse.

Il me regardait de ses yeux clairs, bleus et louches.

Et les jours ont passé.

Un jour, il a bougé : il s’est traîné en avant avec ses pattes avant,

les arrière ne répondaient pas.

Il a réussi à atteindre la litière, à s’y hisser tant bien que mal.

C’était comme si une trompette sonnait la victoire,

dans la salle de bain et dans toute la ville.

Je me suis vu en lui.

Moi aussi, j’en avais bavé — pas autant, mais assez quand même.

Et puis, un matin, il s’est levé.

Il a tenu debout, est retombé, m’a regardé.

« Tu peux le faire », je lui ai dit.

Il a continué, tombait, se relevait,

Jusqu’à ce qu’enfin, il fasse quelques pas.

Il titubait comme un ivrogne ;

ses pattes arrière refusaient d’obéir, il retombait,

Se reposait… puis recommençait.

Tu connais la suite :

Aujourd’hui il va mieux que jamais —

Toujours louche, presque édenté,

Mais il a retrouvé sa grâce.

Et ce regard… ce regard n’a jamais disparu.

Et parfois, on m’invite à des interviews.

On veut m’entendre parler de la vie, de la littérature.

Alors je suis un peu ivre, je prends dans mes bras

 Mon chat louche, criblé de plombs, 

Ecrasé et sans queue, et je leur dis :

« Regardez, regardez ça ! »

Mais ils ne comprennent pas.

Ils disent des trucs comme :

« Et vous dites que Céline vous a influencé ? »

« Non », je réponds. Et je soulève le chat :

« C’est ça qui m’influence. Ce genre de choses. Cela, lui ! »

Je le secoue doucement, je le tiens 

Dans la lumière trouble et alcoolisée,

Il reste calme.

Il sait.

C’est là que l’interview se termine.

Et même si parfois je ressens une certaine

 Fierté quand je vois les photos ensuite 

Moi, et lui, ensemble sur l’image…

Lui aussi sait que tout cela est idiot.

Mais que d’une manière ou d’une autre,

Ça aide. »


 Charles Bukowski

 


Le dessin du Jour