Il ne
suffit pas d’être là. Il faut habiter son corps, sentir l’air entrer et sortir
sans hâte, savourer le pain avant de l’avaler, s’abandonner au sommeil comme on
franchit un seuil vers un autre monde, et non comme une simple pause.
Vivre, ce
n’est pas seulement passer d’un jour à l’autre, remplir des calendriers ou
collectionner des dates. C’est rire sans mesurer le volume, pleurer sans
demander la permission, se mettre en colère sans craindre d’avoir l’air
fragile. C’est embrasser le froid, effleurer la pluie de ses mains nues,
contempler le ciel sans attendre de réponse.
La vie
n’est ni un brouillon ni une répétition générale, il n’y aura pas de seconde
version. Un jour, sans prévenir, le rideau tombera. Et ce jour-là, tu voudras
avoir dit toutes tes répliques, avoir ressenti chaque scène le cœur en flammes.
Car la mort ne prévient pas. Mais la vie, elle, le fait à chaque seconde.
Et pourtant,
il nous arrive d’oublier de l’écouter.
Francisco
J.Zárate