"Ce
matin, j’ai traversé un pré et je me suis arrêté sous un chêne.
La nature
était devenue une phrase parfaite,
un morceau d’un poème très pur, extrêmement
simple
Et qui m’a fait tout oublier.
Les
fragments de cette phrase étaient composés de l’arbre
Des mouvements de ses
feuilles, balancées
Très élégamment, sans fureur, par une brise légère...
Un
sentiment m’est entré dans le cœur :
il n’y a rien d’autre à faire dans cette
vie
Que d’y être parfaitement présent.
Quelque
chose d’adorable essaie de nous parler à chaque instant.
Cette
expérience a duré cinq secondes et elle était infinie.
Christian
Bobin