jeudi 12 juin 2025
vendredi 30 mai 2025
La vraie force, c’est celle qui sait prendre soin de la fragilité
La vraie force, c’est celle qui sait prendre soin de la fragilité. Être fort, ce n’est pas écraser les autres sous le poids de ses certitudes ou de ses ambitions. Être fort, c’est être capable de douceur dans un monde qui ne l’est pas. C’est accueillir le doute, le vide, le silence, et continuer d’avancer, sans jamais céder à l’amertume. La vraie force est invisible, elle se niche dans les gestes simples, dans les regards bienveillants, dans la patience des jours.
Christian
Bobin
dimanche 18 mai 2025
Certains êtres sont comme le lilas qui sature de son parfum
Certains
êtres sont comme le lilas qui sature de son parfum, jour et nuit, l'air dans
lequel il trempe, condamnant ceux qui entrent dans son cercle embaumé à
éprouver aussitôt une ivresse intime qui fait s'entrechoquer, comme des verres
de cristal de Bohême, les atomes de leurs âmes.
Louise
amour - Christian Bobin
vendredi 16 mai 2025
Quand on aime quelqu'un, on a toujours
" Quand on aime quelqu'un, on a toujours quelque chose
A lui dire ou à lui écrire, jusqu'à la fin des temps. "
Christian
Bobin
Le monde est terrible, ces temps-ci
Cette impression d’être à part, d’être soudainement isolé et coupé des autres, parce que l’on a choisi de devenir ce que l’on est, que l’on a refusé la facilité des compromis, du reniement de soi pour l’illusoire réconfort que présente l’appartenance aux autres, c’est-à-dire au troupeau où l’on n’a aucune existence propre.
Le monde est terrible, ces temps-ci. Beaucoup y trouvent juste de quoi survivre et il faudra bien qu'un jour les puissants payent pour ce qu'ils font aux faibles. Une vengeance ? Non, surtout pas de vengeance. Plutôt la joie convalescente d'une vie où plus personne ne sera considéré en fonction de sa place dans la société. Regard devant regard. Parole devant parole. Et c'est tout. Et rien d'autre. Et comme les puissants ne lâcheront jamais rien, il faudra le leur prendre. Leur prendre quoi, leur argent ? Non, l'argent signe leur maladie. L'argent est leur maladie. Il faudra leur arracher ce dont ils sont le plus avares: un regard délivré de tout mépris. Un regard humain, simplement. Ce "simplement" est complexe. C'est à cela que je pense aujourd'hui devant la page où je m'apprête à noter de petites choses - un ciel bleu pâle avec des restes de gris, des arbres roux, des lumières à foison, un léger vent doux. Mais les petites choses ne sont peut-être pas si petites.
Christian Bobin
mercredi 14 mai 2025
La vraie force, c’est celle qui sait prendre soin de la fragilité.
" La
vraie force, c’est celle qui sait prendre soin de la fragilité.
Être fort, ce n’est pas écraser les autres sous
Le poids de ses certitudes ou de ses
ambitions.
Être
fort, c’est être capable de douceur dans un monde qui ne l’est pas.
C’est accueillir le doute, le vide, le silence,
Et continuer d’avancer, sans jamais
céder à l’amertume.
La vraie force est invisible, elle se niche dans les gestes simples,
Dans les regards bienveillants, dans la patience des jours. "
Christian
Bobin
dimanche 11 mai 2025
J'aime appuyer ma main sur le tronc d'un arbre
J'aime
appuyer ma main sur le tronc d'un arbre devant lequel je passe, non pour
m'assurer de l'existence de l'arbre - dont je ne doute pas - mais de la mienne.
La
présence pure - Le temps qu'il fait de
Christian Bobin
lundi 5 mai 2025
La vraie force, c’est celle qui sait prendre soin de la fragilité.
La vraie force, c’est celle qui sait prendre soin de la fragilité. Être fort, ce n’est pas écraser les autres sous le poids de ses certitudes ou de ses ambitions. Être fort, c’est être capable de douceur dans un monde qui ne l’est pas. C’est accueillir le doute, le vide, le silence, et continuer d’avancer, sans jamais céder à l’amertume. La vraie force est invisible, elle se niche dans les gestes simples, dans les regards bienveillants, dans la patience des jours.
Christian
Bobin
mercredi 23 avril 2025
mardi 8 avril 2025
Nous ne cherchons tous qu’une seule chose dans cette vie
Nous ne cherchons tous qu’une seule chose dans cette vie : Etre comblés par elle, recevoir le baiser d’une lumière sur notre cœur gris, connaître la douceur d’un amour sans déclin. Être vivant c’est être vu, entrer dans la lumière d’un regard aimant : personne n’échappe à cette loi, pas même Dieu qui est par principe, parce qu’il est le principe supposé de tout, hors la loi.
Christian
Bobin
jeudi 27 mars 2025
lundi 10 mars 2025
mercredi 5 mars 2025
Ecrire, c’est ne rien oublier de ce que le monde oublie
"
Ecrire, c’est ne rien oublier de ce que le monde oublie. C’est possible qu’il y
ait tout un peuple derrière moi. J’ai toujours pensé que l’écriture était une
manière de rendre quelque chose à quelqu’un à qui ça avait été volé : la parole
et par la parole la vision, l’éblouissante vision de la vie, celle de chacun.
Mon travail, je l’ai toujours perçu comme cela. Surtout ne pas laisser la mort
écrire le livre. L’écriture est l’ange gardien de nos vies. Elle est ce que
nous ne savons pas garder. Ce qui n’est pas écrit se perd comme de l’eau qui
tombe dans du sable.
Il y a un
bon silence, c’est celui de la neige, c’est celui d’une bougie, c’est celui des
poèmes. Et puis il y a un mauvais silence, c’est celui qui laisse fleurir une
blessure depuis longtemps faite et qui la laisse croître.
L’écriture
c’est un principe de respiration et de délivrance. Mon enfance, c’était une
cour, déjà presque la disposition d’une page.
L’écriture,
c’est toujours aller chercher dans la gueule du feu la perle de fraîcheur qui
s’y trouve. L’écriture est à son zénith quand elle éclaire les sans-visages. Ce
qu’on imagine être dehors, en fait est dedans.
La
solitude est le lien le plus profond aux autres. La solitude est cette cour
d’école en chacun où nous pouvons nous retrouver et jouer ensemble. Le monde,
c’est la salle de classe. Ça ne rigole pas. C’est l’ennui.
La
solitude dont je vous parle, c’est le délassement, vous quittez l’argent, le
savoir, même vos métiers, vous êtes dans la nudité interne qui est celle de
l’âme.
Les âmes,
c’est juste des enfants qui jouent.
Imaginez
une cour d’école où vous n’avez plus rien à craindre. Vous n’avez que des amis.
La cour
d’école dont je parle, c’est une page de papier. On peut s’amuser là, on peut
s’entendre, on peut se croiser et même on peut se rencontrer. Il n’y a rien de
plus beau que de se rencontrer. Il n’y a qu’un millimètre entre le paradis et
nous. Seuls, nous n’arriverions jamais à le franchir.
Je sais
exactement ce que le monde détruit avec notre concours, du moins avec notre
consentement. Le monde n’est
qu’efficacité.
Lui
obéir, c’est arracher cette divine maladresse que nous avons au fond de l’âme
et qui est la pudeur même, tout ce qui est réellement précieux et maladroit,
timide, hypersensible. Nous sortirons vainqueurs de cette épreuve.
C’est par
distraction que nous n’entrons pas au paradis de notre vivant. La vraie force,
c’est notre faiblesse, c’est notre misère. Le mal a toujours pour l’œil le plus
grand prestige.
La
guérison réelle de nos plaies, c’est l’amitié.
Le secret, la conversation intime, amicale,
Touche aux racines de la vie et les
fortifie.
C’est
toujours quelque chose de l’invisible qui nous soigne, qui nous répare. C’est
toujours quelque chose de spectaculaire qui nous abîme. Restons dans cette vie
et c’est dans cette vie qu’il y a des résurrections !
Il s’agit
d’amour simplement, pas de religion.
C’est un
secret qu’il faut garder pour soi.
Nos armures servent à nous protéger contre la vie,
Pas contre la mort comme nous le
croyons.
Il y a une vie qui ne s’arrête jamais et elle est impossible à exprimer. Elle fuit comme l’oiseau. Ce qui peut être expliqué ne mérite pas d’être compris".
Christian Bobin
La foi d’écrire
jeudi 27 février 2025
"La vraie force, c’est celle qui sait prendre soin de la fragilité
"La
vraie force, c’est celle qui sait prendre soin de la fragilité. Être fort, ce
n’est pas écraser les autres sous le poids de ses certitudes ou de ses
ambitions. Être fort, c’est être capable de douceur dans un monde qui ne l’est
pas. C’est accueillir le doute, le vide, le silence, et continuer d’avancer,
sans jamais céder à l’amertume. La vraie force est invisible, elle se niche
dans les gestes simples, dans les regards bienveillants, dans la patience des
jours".
Christian
Bobin
lundi 17 février 2025
samedi 15 février 2025
La culture, oui, cela s'apprend ~
Toute lecture qui ne bouleverse pas la vie n'est rien, n'a pas eu lieu, n'est pas même du temps perdu, est moins que rien. Toute vie qui n'est pas bouleversée par la vie et qui ne va pas, seule, sans le réconfort d'aucune leçon, trouver son bien dans ce bouleversement est morte. Ce qui est le bien d'une personne c'est à la personne seule d'en décider, en ne s'appuyant que sur la lumière suffisante de sa propre solitude, au plus loin des convenances de pensée ou de morale. L'intelligence cela ne s'apprend pas ~ cela s'exerce. La culture, oui, cela s'apprend ~ ça sort peu à peu de l'entassement des longues études, ça s'ajoute à soi-même avec le temps et c'est aux mains de quelques-uns. Si on ne vit plus que dans la culture on devient très vite analphabète : il y a un temps où, dans les milieux culturels, les œuvres ne sont plus méditées, aimées, mangées, un temps où on ne mange plus que le nom des auteurs, leur nom seul, pour s'en glorifier ou le salir. La culture quand elle est à ce point privée d'intelligence est une maladie de l'accumulation, une chose inconsommable que l'on ne sait plus que consommer.
Christian Bobin