Avec les
années, une leçon s’est imposée à moi avec la force tranquille des évidences
que l’on finit par accepter : On ne peut pas arranger ce qui s’est brisé avec
quelqu’un qui refuse de voir sa propre part dans la fracture. Tenter
d’expliquer, de recoller les morceaux, de sauver le lien à tout prix… devient
vite un combat solitaire et épuisant, surtout lorsque l’autre campe sur la
certitude d’être irréprochable.
Il n’y a
pas de réparation possible sans reconnaissance partagée. Toute relation s’écrit
à deux, dans ses beaux jours comme dans ses orages. Si l’un ni les
responsabilités qui lui reviennent, l’équilibre est rompu. Et il n’y a alors
plus de terrain commun où se retrouver.
Autre
apprentissage précieux : cesser de vouloir se justifier. Car vouloir trop
expliquer, trop clarifier, trop se défendre, c’est souvent donner à l’autre de
nouveaux arguments, de nouvelles armes. C’est lui offrir du grain à moudre,
comme si l’on validait malgré soi sa version des faits. Apprendre à se taire, à
prendre du recul, à ne pas entrer dans la danse du malentendu, c’est aussi une
forme de sagesse. Parfois, la paix intérieure passe par le silence et le
détachement, bien plus que par le besoin d’être compris.
Il n’est point de Présent plus Précieux que l’Attention que l’on Offre.
Il n’est
point de présent plus précieux que l’attention que l’on offre. Le temps que
l’on accorde à l’autre, même fugacement, peut illuminer une journée entière.
Parfois,
il suffit d’un rien : un sourire sincère, un mot bienveillant, un geste léger.
Parfois, c’est un simple « bonjour », un « comment ça va ? », un « merci »
glissé entre deux silences. Et soudain, pour celui ou celle qui le reçoit, la
journée se pare de lumière, comme un matin ensoleillé. La nuit elle-même semble
devenir étoilée.
En fait,
tout est là : dans la simplicité. Dans les liens authentiques, les gestes
naturels, les regards vrais. La vie elle-même, les rencontres, les amitiés...
tout cela se nourrit de cette simplicité que l’on oublie parfois, à force de
courir après l’artifice.
Même à
distance, il suffit parfois d’un petit rien : un appel, une visio improvisée,
un message sur les réseaux sociaux. Un simple « coucou » suffit à faire sentir
à l’autre qu’il existe dans nos pensées. Ce sont là de véritables ponts tendus
entre les cœurs.
Ces
petits riens sont, en vérité, de grands touts. Des trésors discrets, trop
souvent oubliés. Des cadeaux simples, mais ô combien essentiels… et qui, peu à
peu, hélas, se perdent.
“En 2018,
je suis allée prendre une photo avec Jason Momoa.
J’étais
en fauteuil roulant, et il m’a pris dans ses bras pour la photo parce que je ne
pouvais pas me lever, et il ne voulait pas que le fauteuil apparaisse sur la
photo.
Je l’ai remercié
et lui ai dit que je suis un peu lourde… Il a répondu : « Ce n’est pas grave, je suis
très fort. »
Cette
photo est très spéciale pour moi, car c’est une personne incroyablement gentille,
attentionnée et compréhensive. Ce jour-là, j’ai réalisé qu’il était un acteur,
mais surtout un humain exceptionnel. ”
Ce texte
n’a rien de léger, je vous le concède. Il ne s’inscrit pas dans la douceur
habituelle de ‘’ En Toute Quiétude ‘’mais il m’était nécessaire.
Ce matin,
peut-être sous l’effet d’une morosité diffuse, ou simplement d’un trop-plein de
lucidité, j’ai laissé couler les mots — comme un cri, un avertissement, ou un
essai noir.
Autour de
moi, nombreux sont ceux qui partagent ce ressenti : celui d’un monde qui tangue
dangereusement, pendant qu’on détourne le regard.
Alors,
pour une fois, j’ai troqué le calme des forêts contre la brutalité d’un style à
la Bukowski,
car
parfois, dire les choses sans fard, c’est encore la meilleure façon de rester
debout.
Ours du Forez
La
guerre, encore et toujours…
Parce
qu’il faut bien que les connards s’amusent
On
croyait que c'était du passé,
Un vieux
film noir en noir et blanc
Rangé
dans un tiroir qui pue la naphtaline
Avec les
uniformes miteux et les photos jaunies des grands-pères.
On
s’était raconté que ça n’arriverait plus,
Plus
jamais, juré.
La paix
universelle, les droits de l’homme, les smartphones, les likes…
On était
vaccinés contre la connerie, non ?
Et puis
voilà :
Ukraine. Gaza.
Soudan.
Encore
des ruines, encore des gosses morts, encore des types
Qu’on
arrache à leur lit pour aller crever dans une flaque de pétrole et de
mensonges.
Le vieux
disque rayé tourne toujours :
Pouvoir. Pognon.
Terre. Vengeance.
Et bien
sûr…
Religion.
Toujours
elle.
Et leur
salope de prédicateurs
Putain d’intégristes
Ce foutu
alibi à massacres.
Les
intégristes avec leurs barbes, leurs dogmes et leurs bombes.
Les
salauds qui tirent les ficelles pendant que les autres trinquent.
Le petit
peuple, toujours.
Ceux qui
bossent, qui se taisent, qui crèvent.
Ceux qui
n’ont pas les moyens de se barrer.
Pendant
que les gros poissons, eux,
Sirotent
leur pinard loin du carnage.
Et nous ?
Nous on
regarde.
On
scrolle.
On
partage.
On gueule
derrière nos écrans, planqués derrière nos murs numériques.
Pendant
que là-bas, y’a des gamins qu’on enterre
Dans des
sacs poubelle.
Tu peux
avoir toutes les infos du monde
Dans ta
poche
Et rester
con comme un balai.
Parce que
la guerre, elle ne commence pas avec des bombes.
Elle
commence avec des mots.
Des
discours.
De la
haine à peine maquillée.
Du
silence complice.
De
l’indifférence servie tiède, avec le café du matin.
La paix, ce
n’est pas une colombe sur un sticker.
Ce n’est
pas un putain de discours à l’ONU.
C’est du
courage.
De
l’écoute.
Du bon
sens.
Et
surtout
Du recul.
Le genre
de chose que personne n’a plus envie d’avoir,
Trop
occupé à chialer sur ses privilèges de merde.
Et si
t’ouvres bien les yeux,
Ce qui
vient, ça fout encore plus la trouille :
Une
planète bondée jusqu’à la gorge,
Les
déchets, la bouffe trafiquée, le climat qui se barre en sucette,
Et les
robots, les IA, les trucs froids et dociles
Qui vont
remplacer 65 % des esclaves salariés.
Quand y’a
plus assez de taf pour les gueux,
Devine
quoi ?
On fait
de la place.
On
balance une autre guerre, une grosse,
La
troisième, la vraie de vraie
Rien à
voir avec 40
Celle qui
fait table rase.
Et après
?
On
reconstruit.
Avec des
machines.
Des
drones pour rebâtir ce que des bombes auront rasé.
Et les
mêmes qui vendent les armes
Vendent
aussi les pansements,
Et te
fourguent en prime le nouveau monde en kit.
Avec un
sourire.
Alors
ouais,
Tu fais
ce que tu veux de cette réflexion.
Moi, j’ai
juste écrit ce qui pue sous les tapis.
Parce que
rester lucide, aujourd’hui,
C’est
déjà pas mal.
C’est
déjà refuser d’être le prochain pion
Sur leur
foutu échiquier.
Et si tu
regardes bien la carte...
Les
joueurs sont déjà en place
Les
drapeaux sont plantés,
Les
alliances sont connues,
Reste
plus qu’à allumer la mèche.
À l’ouest
du Pacifique, ça bouscule déjà les lignes :
Les
ricains jouent les shérifs,
Collés au
cul des chinois
Avec le
Japon et la Corée du Sud en chiens de garde,
L’Australie
qui bande les muscles en hurlant qu’elle est prête
Et
Taïwan,
La mèche,
Le putain
de domino qui peut faire tomber la table.
En face,
la Chine, calme, énorme, déterminée,
Et sa
chienne folle du nord, la Corée du Nord,
Qui
grogne des missiles entre deux famines.
Tout ça, ce
n’est pas du cinéma.
ça sent
la vraie bagarre,
Avec des
drones dans le ciel et des data centers comme tranchées.
En
Europe, même rengaine.
Les vieux
pays de l’OTAN qui font semblant d’être prêts,
Et la
Russie,
Ce vieux
ours malade, paranoïaque et nucléaire,
Qui
s’enfonce en Ukraine comme dans une bouteille de vodka.
Mais faut
pas croire,
L’Europe
n’est pas prête.
Elle vit
encore dans l’illusion qu’on peut arrêter un tank avec des hashtags
Et des
débats sur LCP.
L’Inde,
elle, c’est le joker instable.
Trop
grosse pour rester neutre,
Trop
fière pour obéir.
Elle a
des comptes à régler avec la Chine,
Des
vieilles rancunes avec le Pakistan,
Et un ego
nucléaire qui veut sa place dans le chaos.
Elle
jouera sa partition,
Ni
blanche ni noire,
Gris
foncé.
Et
l’Afrique, elle,
C’est le
terrain vague.
Pas parce
qu’elle ne compte pas,
Mais
parce que tout le monde y joue en douce.
La Chine
y a planté ses drapeaux sur les mines de cobalt,
Les
Russes y traînent leurs mercenaires comme des ombres,
Les
Américains y planquent des bases,
Et les
Européens y pleurent leur colonialisme comme des vieux alcooliques.
Là-bas,
ça pète déjà.
Par
procuration.
Par
lassitude.
Par
appétit.
Et toi,
Pauvre
lecteur,
Tu te dis
que tout ça c’est loin.
Que c’est
trop grand pour t’y mêler.
Alors tu
t’accroches à tes petites certitudes,
Ton
salaire, ton prêt immo, ton week-end à Center Parcs.
Mais
quand ça va péter,
Y’aura
pas de pub entre les bombes.
Pas de
filtre pour flouter les cadavres.
Pas
d’algorithme pour te cacher le goût du sang.
Le monde
est une poudrière,
Et le
pire,
C’est
qu’on sait même plus si quelqu’un tient encore l’allumette