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dimanche 10 août 2025

Notre obsession du temps qui passe

 



" Notre obsession du temps qui passe,

 Qui est gagné ou perdu,

 Nous fait oublier que c'est nous qui passons."


  Pierre Rabhi


« Et un matin on se lève...

Et on a trente ans, quarante ans...

On se rend compte que les années ont défilé à toute allure,

qu’elles nous ont laissé quelques rides aux coins des yeux.

Et l’horloge continue de tourner, à toute vitesse...

Alors on fait le bilan...

On repense aux gens que l’on a plus ou moins connus,

À ceux qui ont compté,

Ceux qui sont partis trop tôt et que l’on regrette,

Ceux qui nous ont fait rire ou pleurer...

On repense aux moments de bonheur,

À ceux dans lesquels on s’est senti seul(e),

aux rêves que l’on avait...

On constate que chacun a tracé sa propre route,

Certains mieux que d’autres

Mais c’est à ce moment-là qu’on se rend compte qu’il y a plusieurs étapes dans une vie.

Chacune de ces étapes est différente,

Chacune a un goût et une odeur particulière,

Et à chacune on assimile des visages,

Des noms, des souvenirs,

Des haines et des amours.

C’est ça la vie en fait :

Une succession de souvenirs... »


Laurence Baïdemir


vendredi 8 août 2025

Après un Certain Temps

 




dimanche 3 août 2025

Elle Avait envie de Partir

 


samedi 26 juillet 2025

T'es là, Et tu penses voir celle que tu es prêt à aimer.

 



Sympa ce texte découvert sur la Toile

 d'une inconnue digne d’une lolita pille


T'es là,

Et tu penses voir celle que tu es prêt à aimer.

Je l'ai pourtant répété,

Dit, écrit, murmuré ...

J'suis pas celle que tu t'es inventée.

J'te ferait pas rêver tu sais.

A l'intérieur, c'est le chantier,

J'suis bancale,

Je trimbale mes casseroles,

Des bouts de moi à la ramasse,

Loin derrière, perdus dans des rêves brisés...

Ezequiel à perdu ses ailes et à entraîner sa propre chute.

Étalée sur l'asphalte glacé, transie de froid ou d'amour,

Manque de chaleur pour un cœur givré...

Orpheline abandonnée sur le bord de la route 66,

J'avance à l'aveugle sur une route parsemée de dangers.

Un pas après l'autre,

J'abandonne derrière moi mes propres chaines...

Rescapée des Enfers,

J'expire un nouvel air à la sortie des Champs enflammés.

Ignorante encore si je suis prête à aimer,

A te toucher, à t'embrasser... oui un jour

 Je serais à toi mais laisse-moi respirer récupérer





vendredi 25 juillet 2025

Oui je m'isole, non pas parce que je n'aime pas les gens mais

 


 


Oui je m'isole, non pas parce que je n'aime pas les gens mais parce que je m'épuise au contact du monde, le bruit, la foule, les discussions trop longues, aussi parce que je préfère être seule qu'entourée de personnes qui ne vibrent pas sur les mêmes fréquences que moi.

Non, je ne dis pas qu'elles sont moins intéressantes, je n'ai nullement cette prétention. Je dis simplement que nous sommes différents. Nos sensibilités et ressentis n'atteignent pas les mêmes sommets.

Je dis aussi que plus je vieillis et plus je sais qui je suis, où je vais et ce que je veux et ce qui ne me correspond plus du tout. Je n'ai pas besoin d'avoir de la compagnie.

Je ne me sens jamais seule, je me sens merveilleusement bien dans le silence.

Et si je reçois du monde, c'est que l'envie est là et le plaisir aussi !

Bien souvent, mon calme, ma paix intérieure, mes ressources, mon lâcher prise, ma sérénité, je les puise dans ma bulle "chez moi" seule, ou dehors "en pleine nature" seule encore et toujours.

Je ne suis pas asociale, je suis une empathe sélective. Une empathe qui respecte ses ressentis et écoute son corps, son mental, son âme.

J'aime profondément les gens, les écouter, les conseiller et les aider...

Mais après cela, mon "Moi" réclame une pause.

Alors si quelques personnes se reconnaissent, elles sauront que si l'on passe du temps avec quelqu'un, ce n'est nullement pour combler un vide, mais c'est que l'on en a envie... Vraiment !


 Eden Cara


dimanche 20 juillet 2025

Je suis terriblement choqué par les gens qui vous disent qu’on est libre

 



" Je suis terriblement choqué par les gens qui vous disent qu’on est libre, que le bonheur se décide, que c’est un choix moral. Les professeurs d’allégresse pour qui la tristesse est une faute de goût, la dépression une marque de paresse, la mélancolie un péché. Je suis d’accord, c’est un péché, c’est même le péché mortel, mais il y a des gens qui naissent pécheurs, qui naissent damnés, et que tous leurs efforts, tout leur courage, toute leur bonne volonté n’arracheront pas à leur condition. Entre les gens qui ont un noyau fissuré et les autres, c’est comme entre les pauvres et les riches, c’est comme la lutte des classes, on sait qu’il y a des pauvres qui s’en sortent mais la plupart, non, ne s’en sortent pas, et dire à un mélancolique que le bonheur est une décision, c’est comme dire à un affamé qu’il n’a qu’à manger de la brioche".


Emmanuel Carrère

D'autres vies que la mienne


mercredi 16 juillet 2025

Même chose qu'avec la Mer : Solitude, Solitude, Solitude.

 




" Même chose qu'avec la mer : solitude, solitude, solitude.


Les livres m'ont plus apporté que les gens. Le souvenir d'une personne pâlit toujours devant le souvenir d'un livre, - je ne parle pas des souvenirs d'enfance, non, que des souvenirs d'adulte !

J'ai mentalement tout vécu, tout saisi. Mon imagination court toujours devant. J'ouvre les fleurs encore en bouton, effleure de manière grossière les choses les plus tendres et je le fais sans le vouloir, je ne peux pas ne pas le faire ! Donc, je ne peux pas être heureuse ? "M'oublier" artificiellement, je ne veux pas. Ce genre d'expérience me dégoûte. Naturellement - je ne peux pas, mon regard, en avant ou en arrière, est trop perçant.

Reste la sensation d'une solitude totale, sans remède. Le corps de l'autre - un mur, il empêche de voir son âme. Oh, que je déteste ce mur !

Je ne veux pas du paradis, où tout est béat, aérien, - j'aime tellement les visages, les gestes, l'existence quotidienne ! Je ne veux pas de la vie non plus, où tout est si clair, si simple et grossier-grossier ! Mes yeux et mes mains arrachent involontairement les voiles - si brillants ! - de tout. "


Marina Tsvétaïeva - Vivre dans le feu : Confessions

Traduction de Nadine Dubourvieux, publié par les Éditions Robert Laffont


lundi 14 juillet 2025

Après quelque temps, tu apprendras la différence

 



" Après quelque temps, tu apprendras la différence entre tendre la main et secourir une âme. Et tu apprendras qu'aimer ne signifie pas s’appuyer, et que compagnie ne signifie pas toujours sécurité. Tu commenceras à accepter tes échecs la tête haute, comme un adulte, et non avec la tristesse d’un enfant. Et tu apprendras à construire aujourd’hui tes chemins, parce que le terrain de demain est incertain, et ne garantit pas la réalisation des projets, et que le futur a l’habitude de ne pas tenir ses promesses.

Après un certain temps, tu apprendras que le soleil brûle si tu t’y exposes trop.

Tu accepteras le fait que même les meilleurs peuvent te blesser parfois, et que tu auras à leur pardonner. Tu apprendras que parler peut alléger les douleurs de l’âme. Tu apprendras qu’il faut beaucoup d’années pour bâtir la confiance, et à peine quelques secondes pour la détruire, et que, toi aussi, tu pourrais faire des choses dont tu te repentiras le reste de ta vie. Tu apprendras que les vraies amitiés continuent à grandir malgré la séparation. Et que ce qui compte, ce n’est pas ce que tu possèdes, mais qui compte dans ta vie. Et que les bons amis sont la famille qu’il nous est permis de choisir. Tu apprendras que nous n’avons pas à changer d’amis, si nous acceptons que nos amis changent et évoluent. Tu expérimenteras que tu peux passer de bons moments avec ton meilleur ami en faisant n’importe quoi, ou en ne rien faisant, seulement pour le plaisir de jouir de sa compagnie.Tu apprendras que les circonstances, et l’ambiance qui nous entoure, ont une influence sur nous, mais que nous sommes les uniques responsables de ce que nous faisons. Tu commenceras à comprendre que nous ne devons pas nous comparer aux autres, sauf si nous désirons les imiter pour nous améliorer. Tu découvriras qu’il te faut beaucoup de temps pour être enfin la personne que tu désires être, et que le temps est court. Tu apprendras que si tu ne contrôles pas tes actes, eux te contrôleront. Tu apprendras que les héros sont des personnes qui ont fait ce qu’il était nécessaire de faire, en assumant les conséquences. Mûrir dépend davantage de ce que t’apprennent tes expériences que des années que tu as vécues.

Tu apprendras qu’il ne faut jamais dire à un enfant que ses rêves sont des bêtises, car peu de choses sont aussi humiliantes et ce serait une tragédie s’il te croyait, car cela lui enlèverait l’espérance ! Tu apprendras que, lorsque tu sens de la colère et de la rage en toi, tu en as le droit, mais cela ne te donne pas le droit d’être cruel. Il ne suffit pas toujours d’être pardonné par les autres, parfois tu auras à apprendre à te pardonner à toi-même. Tu apprendras que, peu importe que tu aies le cœur brisé, le monde ne s’arrête pas de tourner. Tu apprendras que le temps ne peut revenir en arrière. Tu dois cultiver ton propre jardin et décorer ton âme, au lieu d’attendre que les autres te portent des fleurs.

C’est que réellement, la vie n’a de valeur que si tu as la valeur de l’affronter".


Jorge Luis Borgès

samedi 12 juillet 2025

Un jour, un homme aperçut une dame en panne sur le bord de la route

 






Un jour, un homme aperçut une dame en panne sur le bord de la route. Dans la lumière faible du jour, il vit qu’elle avait besoin d’aide. Il s’arrêta devant sa Mercedes et sortit de sa propre voiture, une vieille Pinto qui toussotait encore lorsqu’il s’en approcha.

Malgré le sourire sur son visage, la dame était inquiète. Personne ne s’était arrêté depuis plus d’une heure. Allait-il lui faire du mal ? Il n’avait pas l’air rassurant — il semblait pauvre et affamé.

L’homme vit bien qu’elle avait peur, debout dans le froid. Il connaissait ce frisson que seule la peur peut provoquer.

Il lui dit :

— Je suis là pour vous aider, madame. Attendez dans la voiture, au chaud. Au fait, je m’appelle Bryan Anderson.

Ce n’était qu’un pneu crevé, mais pour une dame âgée, c’était déjà beaucoup. Bryan s’agenouilla sous la voiture pour trouver l’endroit où placer le cric, s’écorchant les jointures à plusieurs reprises. Bientôt, il parvint à changer le pneu, se salissant au passage, les mains endolories.

Alors qu’il resserrait les boulons, la dame baissa la vitre et commença à lui parler. Elle lui expliqua qu’elle venait de Saint-Louis et qu’elle ne faisait que passer. Elle le remercia encore et encore pour son aide.

Bryan se contenta de sourire en refermant le coffre. La dame demanda combien elle lui devait. N’importe quel montant aurait été acceptable pour elle. Elle avait déjà imaginé tous les scénarios terribles qui auraient pu se produire s’il ne s’était pas arrêté.

Mais Bryan ne pensait même pas à être payé. Pour lui, ce n’était pas un travail, mais un geste envers quelqu’un dans le besoin. Dieu savait combien de fois on l’avait aidé dans sa propre vie. Il avait toujours vécu ainsi, et il ne lui serait jamais venu à l’esprit d’agir autrement.

Il lui dit que si elle voulait vraiment le rembourser, la prochaine fois qu’elle verrait quelqu’un dans le besoin, qu’elle l’aide, et qu’elle pense à lui.

Il attendit qu’elle démarre sa voiture et s’éloigne. C’était une journée froide et morose, mais il se sentait bien en reprenant la route vers chez lui, disparaissant dans le crépuscule.

Quelques kilomètres plus loin, la dame aperçut un petit café. Elle décida d’y entrer pour manger un morceau et se réchauffer avant de reprendre la route. C’était un endroit simple, un peu usé, avec deux vieilles pompes à essence à l’extérieur. Tout lui semblait étranger.

La serveuse arriva et lui tendit une serviette propre pour essuyer ses cheveux mouillés. Elle avait un doux sourire, que même une longue journée de travail ne semblait pas effacer. La dame remarqua qu’elle était enceinte de près de huit mois, mais malgré la fatigue et les douleurs, elle restait aimable et généreuse.

La dame se demanda comment une personne avec si peu pouvait offrir autant à une étrangère. Puis elle pensa à Bryan.

Après avoir terminé son repas, elle paya avec un billet de 100 dollars. La serveuse partit chercher la monnaie, mais quand elle revint, la dame avait déjà disparu.

La serveuse, surprise, se demanda où elle était passée. Puis elle aperçut quelque chose écrit sur une serviette en papier.

Des larmes lui montèrent aux yeux en lisant :

 « Vous ne me devez rien. J’ai été à votre place. Quelqu’un m’a aidée un jour, comme je vous aide aujourd’hui. Si vous voulez vraiment me rembourser, faites en sorte que cette chaîne d’amour ne s’arrête pas avec vous. »

Sous la serviette, il y avait **quatre autres billets de 100 dollars**.

Elle avait encore des tables à débarrasser, des sucriers à remplir, et des clients à servir, mais elle termina sa journée.

Le soir, rentrée chez elle, elle se glissa dans son lit à côté de son mari endormi. En pensant à l’argent et aux mots de la dame, elle se demanda comment cette inconnue avait pu savoir à quel point ils en avaient besoin. Avec un bébé qui allait naître le mois prochain, les temps allaient être difficiles.

Elle savait à quel point son mari était inquiet, alors elle l’embrassa tendrement et lui murmura :


 Tout ira bien. Je t’aime, Bryan Anderson. 


vendredi 11 juillet 2025

C'est la tristesse de comprendre que la vie n'est pas une grande Aventure

 



« C'est la tristesse de comprendre que la vie n'est pas une grande aventure, mais une succession de petits moments insignifiants, que l'amour n'est pas un conte de fées, mais une émotion fragile et fugace, que le bonheur n'est pas un état permanent, mais un aperçu rare et fugace de quelque chose auquel on ne peut jamais s'accrocher.

Et dans cette compréhension se cache une profonde solitude, un sentiment d'être coupé du monde, des autres, de soi-même.»


Virginia Woolf, Vers le phare


vendredi 4 juillet 2025

Je me suis rendu compte que je vieillissais

 





Je me suis rendu compte que je vieillissais…

Mais ce n’était pas à cause des rides sur mon visage.

Ce n’est pas le miroir qui me l’a dit,

Ni ce jeune homme qui m’a cédé sa place dans le bus.

Ce ne sont pas non plus ces vêtements

 à la mode que je ne comprends plus,

Ni ces chansons qui me semblent n’être que du bruit.

C’était quelque chose de plus subtil. De plus profond.

Je l’ai remarqué le jour où j’ai cessé de vouloir convaincre.

Quand j’ai arrêté de courir après ceux qui s’éloignent.

Quand je n’ai plus ressenti le besoin d’avoir le dernier mot.

Quand j’ai appris à laisser partir sans faire de drame.

La vieillesse est arrivée sans prévenir.

Sans tristesse, sans crainte.

Elle s’est simplement installée, paisible.

Et elle a apporté avec elle… la paix.

Je n’attends plus d’excuses de ceux qui ne savent pas en donner.

Le silence des autres ne me dérange plus.

J’ai compris que chacun combat son propre vacarme intérieur.

Et que ceux qui veulent vraiment parler… le font.

Aujourd’hui, je ne cherche plus l’approbation.

Je ne veux plus rentrer dans un moule.

Je veux être en paix.

Mon corps n’est plus une source de honte.

C’est ma maison. Mon histoire. Ma mémoire.

Il a porté des amours, des deuils, des naissances et des chutes.

Comment ne pas l’honorer ?

Aujourd’hui, je vis autrement.

Sans courir. Sans “il faut”.

Sans culpabilité de choisir mon bien-être.

Je bois mon café chaud.

Je réponds aux messages sans pression.

Je marche sans me presser.

Je m’écoute. Je m’enlace. Je m’appartiens.

Et pour la première fois…

ça suffit.


 Zaki Benameur

 

mardi 1 juillet 2025

On vivra sous les toits, sur bord d'un zinc.

 



" On vivra sous les toits, sur bord d'un zinc. On mangera des œufs durs et des croissants de lune quand le ciel ira à découvert. On vivra à l'étroit pour oublier l'hiver. Une étoile filante nous fera un manteau s'il lui reste de laine à force de courir d'aujourd'hui en gouttière. Personne ne saura qu'on était aussi haut. On vivra toi et moi sur le palier du ciel. Des marches de nuages nous mèneront partout. Un phare sans bateaux nous fera des vacances. Mais que c'est beau, Paris, quand il est au bord de l'eau. On vivra dans l'émoi les amours capitales" .


Joel Grenier

samedi 21 juin 2025

Et un jour, quand nous serons assis côte à côte avec nos cheveux gris

 


"Et un jour, quand nous serons assis côte à côte avec nos cheveux gris

 et nos mains marquées par le temps, tu me demanderas :

“Comment avons-nous traversé tout ça ?”

Je te répondrai :

“Parce que nous avons choisi de nous écouter

 plutôt que de nous ignorer.

Parce que chaque obstacle était une raison de

 nous rapprocher, pas de nous éloigner.

Parce qu’on a appris à transformer les tempêtes en leçons.

Parce qu’on a toujours trouvé une lumière,

 même dans nos moments les plus sombres.

Parce que nos éclats de rire ont guéri nos blessures,

 et nos silences étaient des promesses jamais brisées.

Et surtout, parce que nous avons toujours choisi l’amour

 même quand c’était difficile.

C’est comme ça que nous sommes arrivés ici, toi et moi. Ensemble.”


Françoise Hardy

 

dimanche 1 juin 2025

Sur tous les chemins

 




"Sur tous les chemins, je cueille des petits éclats de lumière. 

Je marche et je cueille la beauté."


René Frégni - Je me souviens de tous vos rêves


vendredi 30 mai 2025

Je suis terriblement choqué par les gens qui vous disent qu’on est libre

 





Je suis terriblement choqué par les gens qui vous disent qu’on est libre, que le bonheur se décide, que c’est un choix moral. Les professeurs d’allégresse pour qui la tristesse est une faute de goût, la dépression une marque de paresse, la mélancolie un péché. Je suis d’accord, c’est un péché, c’est même le péché mortel, mais il y a des gens qui naissent pécheurs, qui naissent damnés, et que tous leurs efforts, tout leur courage, toute leur bonne volonté n’arracheront pas à leur condition. Entre les gens qui ont un noyau fissuré et les autres, c’est comme entre les pauvres et les riches, c’est comme la lutte des classes, on sait qu’il y a des pauvres qui s’en sortent mais la plupart, non, ne s’en sortent pas, et dire à un mélancolique que le bonheur est une décision, c’est comme dire à un affamé qu’il n’a qu’à manger de la brioche. 


Emmanuel Carrère - D'autres vies que la mienne.


jeudi 29 mai 2025

Cependant j’y ai cru

 


Cependant j’y ai cru

À nos petites existences

À ses saveurs d’orage

Aux foudres du bonheur

À ses éveils ses percées

Ses troubles ou ses silences

À ses fougues du présent

À ses forges d’espérance

Au contenu des heures


 Andrée Chedid


samedi 24 mai 2025

Je lui demandais comment elle faisait pour supporter Ces déboires qui s'accrochaient à elle comme des revenants.





Je lui demandais comment elle faisait pour supporter

 Ces déboires qui s'accrochaient à elle comme des revenants.

Elle me répondait d'une voix limpide ...

On fait avec...

Le temps s'arrange pour rendre les choses vivables. Alors, on oublie et on se persuade que le pire est derrière soi. Bien sûr, le gouffre nous rattrape au détour d'une solitude et on tombe dedans. Curieusement, dans la chute, on éprouve une sorte de paix intérieure. On se dit c'est ainsi, et c'est tout. On pense aux gens qui souffrent et on compare nos douleurs. On supporte mieux la nôtre après. Il faut bien se mentir. On se promet de se ressaisir, de ne pas retomber dans le gouffre. Et si, pour une fois, on parvient à se retenir au bord du précipice, on trouve la force de s'en détourner.

On regarde ailleurs, autre chose que soi.

Et la vie reprend ses droits, avec ses hauts et ses bas. 

On a beau acheter ou se vendre, on est que des locataires sur terre.

On ne détient pas grand-chose finalement.

Et puisque rien ne dure, pourquoi s'en faire ?

Quand on atteint cette logique, aussi bête soit-elle, 

Tout devient tolérable. Et alors, on se laisse aller, et ça marche...


Yasmina Khadra.

jeudi 22 mai 2025

Les seuls gens vrais pour moi sont les fous

 




Les seuls gens vrais pour moi sont les fous, ceux qui sont fous d’envie de vivre, fous d’envie de parler, d’être sauvés, fous de désir pour tout à la fois, ceux qui ne baillent jamais et qui ne disent jamais de banalités, mais qui brûlent, brûlent comme des feux d’artifice extraordinaires, qui explosent comme des araignées dans les étoiles et en leur centre on peut voir la lueur bleue qui éclate et tout le monde fait « Waouh » !!!


Jack Kerouac

 Sur la route (1957)


dimanche 18 mai 2025

Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question.

 




Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous !

Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge ; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise".


Charles Baudelaire.





lundi 12 mai 2025

Le Bonheur est Ici

 




" Le bonheur est ici, le bonheur est bleu. Les bonheurs sont petits mais les bonheurs sont nombreux. Je les rassemble précieusement et j'en fais le tableau de ma vie. Ici, un soleil d’hiver sur des planchers frileux. Et là, celui d'été dans mon jardin heureux. Les voyages pendant les siestes d'après-midi et les amis qui restent à coucher parce qu'on a trop ri après minuit. Les livres et les soirées tranquilles, les discussions animées et les soupers en famille. Ici, une journée sans rien, et là, un ciel sans fin. Entre ici et là, il y a tout et il n'y a rien. Mais il y a surtout le bonheur dans tous les coins ".


 Denis Meunier