" Il est des silences qu'il ne faut pas Déranger.
Pareils à l'eau dormante, ils
apaisent notre âme."
Yasmina Khadra
" Il est des silences qu'il ne faut pas Déranger.
Pareils à l'eau dormante, ils
apaisent notre âme."
Yasmina Khadra
Le piège, justement, c’est de croire qu’on est amarré.
On prend des décisions, des crédits,
des engagements et puis quelques risques aussi.
On achète des maisons, on met des bébés dans des chambres
Toutes roses et on dort toutes les nuits enlacées.
On s’émerveille de cette…
Comment disait-on déjà ?
De cette complicité. Oui, c’était ça qu’on disait,
Quand on était heureux.
Anna
Gavalda
Je l'aimais
Avant
lui, j'ignorais qu'un sentiment pouvait s'insinuer. Je croyais que c'était là,
un jour, posé devant soi, comme une évidence indiscutable. Avec lui, c'est venu
lentement, sans que je m'en rende compte.
Je le
croisais chaque jour, je le regardais à peine, rien ne me portait vers lui. Et,
un matin, j'ai compris. Compris que sa présence était devenue un baume, que son
absence était une brûlure. Un matin, à force de l'avoir à mes côtés, j'ai pris
conscience que je ne serais plus capable de me passer de lui.
Philippe
Besson
Les jours fragiles.
"Grandir,
mûrir, vieillir, mourir, le temps passe, c’est prédestiné, inévitable.
Il n’y a qu’une solution pour que la vieillesse ne soit pas une parodie absurde de notre vie antérieure, c’est de continuer à poursuivre des fins qui donnent un sens à notre existence : le dévouement à des individus, à des groupes ou à des causes, le travail social, politique, intellectuel ou créatif. Dans la vieillesse, nous devons souhaiter avoir encore des passions assez fortes pour nous empêcher de nous replier sur nous-mêmes.
La vie a
de la valeur tant que nous en attribuons à la vie des autres, par l’amour,
l’amitié, l’indignation, la compassion".
Simone de Beauvoir
Il me
sourit et je fonds. Je tends la main vers son épaule. Toucher. Toucher. Je ne
sais pas comment j’ai toute cette audace. Je ne peux pas parler mais toucher,
oui. Avec lui oui, oui, oui, oui. Il sourit plus fort. Il me prend contre lui,
il me serre. C’est tout ce que je veux. Et que ça ne s’arrête jamais. Je
découvre je découvre. Je n’aurai jamais assez de temps pour découvrir. Ce que
m’ouvre ce garçon est infini à l’intérieur de moi. Je n’en reviens pas. Je n’ai
pas envie d’en revenir. Je voudrais juste rester avec lui, comme ça, toujours.
On pourrait partir. Loin. On pourrait voyager, voir le monde. Avec lui,
j’imagine que je pourrais tout ça. Et les gens et les paysages.
Jeanne
Benameur
Pas assez
pour faire une femme
"
Attendre sans cesse un événement futur, un projet, une rencontre, un dîner, un
amour, des vacances, du temps libre, la retraite... Le bonheur semble toujours
à venir. Personne ne paraît satisfait de ce qu'il a, du temps présent dans
lequel on vit. Alors on rêve de futur, on néglige le présent que l'on trouve
banal, insatisfaisant, pourtant la vie s'écoule, se joue maintenant, dans cet
instant même où vous me lisez, la vie est précieuse à tout moment".
Charlotte
Valandrey
N'oublie
pas de m'aimer
"Je vais dériver, m'asseoir sur le trottoir pour boire un café,
Rêver; sortir mon esprit de sa cage de fer
Et le laisser flotter en ce magnifique mois d'octobre."
Virginia
Woolf
" Je
ne veux pas savoir comment tu gagnes ta vie. Ce que je veux savoir, c'est
l'objet de ce désir qui brûle en toi à t'en faire mal. Ce que je veux savoir,
c'est si tu oses ne serait-ce que rêver de réaliser le désir profond de ton
cœur. Je ne veux pas savoir l'âge que tu as. Je veux savoir si tu oserais te
rendre ridicule au nom de l'amour, de tes rêves secrets, au nom de la simple
aventure d’être vivant. Je ne veux pas savoir quelles planètes t’influencent.
Je veux savoir si tu as touché le centre de ta propre douleur, si les trahisons
de la vie t’ont permis de t’ouvrir, ou si la peur de souffrir encore t’a fait
te refermer sur toi-même. Je veux savoir si tu peux t'asseoir avec la douleur,
la mienne ou la tienne, et rester là sans bouger,sans essayer de la cacher, de
l'atténuer ou de la nier. Je veux savoir si tu peux laisser la joie t’habiter,
la mienne ou la tienne. Je veux savoir si tu peux danser sauvagement, te
laisser remplir d’extase jusqu'au bout des doigts et des orteils, sans faire
appel à la prudence, au réalisme, sans rappeler les limites de la condition
humaine. Je ne veux pas savoir si l'histoire que tu racontes est vraie ou
fausse. Je veux savoir si tu es capable de décevoir quelqu'un pour rester
fidèle à toi-même, si tu peux supporter d'être accusé de trahison pour ne pas
trahir ton âme, si tu peux être sans foi et cependant digne de confiance. Je
veux savoir si tu es capable de saisir la beauté du quotidien, même quand tout
n'est pas joli. Je veux savoir si tu peux vivre l'échec, le mien ou le tien, et
tout de même te tenir au bord du lac et crier aux reflets argentés de la pleine
lune: "Oui!" Je ne veux pas savoir où tu vis, ni combien d'argent tu
as. Je veux savoir si tu peux te lever, après une nuit de souffrance et de
désespoir, et malgré la fatigue et la douleur profonde, faire ce qu'il faut
pour nourrir les enfants qui sont là. Je ne veux pas savoir qui tu connais, ni
comment tu as fait pour arriver ici. Je veux savoir si tu resteras au centre du
feu avec moi, sans reculer. Je ne veux pas savoir ce que tu as étudié, ni où,
ni avec qui. Je veux savoir ce qui te nourrit de l'intérieur, quand tout le
reste s'évanouit. Je veux savoir si tu peux être seul, seule, avec toi-même et
si tu aimes vraiment la personne, toi, qui te tient compagnie dans tes moments
de solitude".
Oriah
Montain
"Et le vent chanta pour les feuilles, mais l'homme
Ne l'entendit pas ! Il ne savait
plus écouter !
Il était
devenu sourd ! "
Didier Comès
Je n'ai pas une assez haute idée de l'humanité en général et de moi-même en particulier pour imaginer qu'un Dieu ait pu nous créer. Cela ferait une bien grande cause, pour un si petit effet ! Trop de médiocrité partout, trop de bassesse, trop de misère, comme dit Pascal, et trop peu de grandeur. La simple connaissance de soi, comme l'a vue Bergson, pousse à plaindre ou à mépriser l'homme, davantage qu'à l'admirer. Trop d'égoïsme, de vanité, de peur. Trop peu de courage et de générosité. Trop d'amour propre, trop peu d'amour. L'humanité fait une création tellement dérisoire. Comment un Dieu aurait-il pu vouloir cela ?
André
Comte-Sponville
Les Chats et les Livres sont mon Univers.
Tous deux sont Infiniment
Fascinants et
empreints de Mystère.
Rai Aren
"S'il
est une qualité nécessaire entre toutes à l'être humain, c'est la faculté de
rire de soi. À voir les bouffonneries auxquelles on se livre parfois, le
ridicule de nos ambitions, le comique de notre comportement en tant de
circonstances, on acquiert une optique plus juste et plus saine: on cesse de se
prendre pour le roi et le centre de l'univers. Pour rire de soi il faut
commencer par sortir de soi, et c'est beaucoup de gagné. L'orgueil se dégonfle,
l'épiderme devient moins chatouilleux. La pure et douce humilité fait son
apparition. L'âme est en passe de s'épanouir".
Arthur
Powell Davies
La vie
est juste une chance de faire grandir une âme
Il y a
des jours où l’on ne veut ni vivre ni mourir.
Juste
disparaître un instant,
Voir si
le monde s’aperçoit que ça fait mal.
Et pas par caprice, non juste parce qu’à force
D’endurer en silence, on finit par
s’épuiser.
Tu t’es
brisé mille fois sans un mot,
Et
personne ne l’a vu.
Mais il a suffi d’un seul faux pas,
D’un regard un peu trop las,
Pour que
l’on te juge sans pitié.
C’est
ainsi que va la vie.
Elle réclame de la force à ceux qui
Vacillent déjà au bord du gouffre.
Et
pourtant, tu es toujours là,
Avec une âme en lambeaux et
Un cœur sans garantie,
Mais
debout.
Parce
que, même si personne ne le remarque,
Ta simple
existence est un acte de résistance.
Peut-être
même le plus courageux de tous.
Continuer,
malgré tout, sans même savoir comment avancer.
Et si ce n’est pas là une preuve de
Force, alors dis-moi ce que c’est.
Non, tu
n’es pas seul.
Nous
sommes nombreux à marcher sur ce fil fragile,
Dissimulant
nos blessures pour ne pas inquiéter les autres.
Alors
aujourd’hui, si tu pleures, ne t’en veux pas.
Car
pleurer, c’est aussi une manière de dire :
"JE
ME BATS ENCORE."
Robin
Williams
"Les bruits, ici, paraissaient contraints de faire
La queue avant d'être autorisés à
entrer dans le silence."
Henning
Mankell
"Je
suis terriblement choqué par les gens qui vous disent qu’on est libre, que le
bonheur se décide, que c’est un choix moral. Les professeurs d’allégresse pour
qui la tristesse est une faute de goût, la dépression une marque de paresse, la
mélancolie un péché. Je suis d’accord, c’est un péché, c’est même le péché
mortel, mais il y a des gens qui naissent pécheurs, qui naissent damnés, et que
tous leurs efforts, tout leur courage, toute leur bonne volonté n’arracheront
pas à leur condition. Entre les gens qui ont un noyau fissuré et les autres,
c’est comme entre les pauvres et les riches, c’est comme la lutte des classes,
on sait qu’il y a des pauvres qui s’en sortent mais la plupart, non, ne s’en
sortent pas, et dire à un mélancolique que le bonheur est une décision, c’est
comme dire à un affamé qu’il n’a qu’à manger de la brioche".
Emmanuel
Carrère
Vieillir
en beauté, c’est vieillir avec son cœur,
Sans
remords, sans regret, sans regarder l’heure.
Aller de
l’avant, arrêter d’avoir peur,
Car à
chaque âge se rattache un bonheur.
Vieillir
en beauté, c’est vieillir avec son corps,
Le garder
sain en dedans, beau en dehors.
Ne jamais
abdiquer devant un effort.
L’âge n’a
rien à voir avec la mort.
Vieillir en beauté, c’est donner un coup de pouce
à ceux qui se sentent perdus dans la
brousse,
Qui ne
croient plus que la vie peut être douce
Et qu’il
y a toujours quelqu’un à la rescousse.
Vieillir
en beauté, c’est vieillir positivement.
Ne pas
pleurer sur ses souvenirs d’antan.
Être fier
d’avoir les cheveux blancs,
Car pour
être heureux, on a encore le temps.
Vieillir
en beauté, c’est vieillir avec amour,
Savoir
donner sans rien attendre en retour,
Car où
que l’on soit, à l’aube du jour,
Il y a
quelqu’un à qui dire bonjour.
Vieillir
en beauté, c’est vieillir avec espoir,
Être
content de soi en se couchant le soir.
Et
lorsque viendra le point de non-recevoir,
Se dire
qu’au fond, ce n’est qu’un au revoir !
Félix
Leclerc, poète québécois
Il y a
des moments dans la vie où il faut dire
adieu . Pas parce qu’on le veut, pas parce qu’on le choisit, mais parce
que la vie, dans son mouvement constant, nous y amène.
On dit
adieu à une histoire dans laquelle on a investi tout ce qu’on pouvait : du
temps, de l’énergie, de l’amour, des ressources, des rêves. On avait cru,
sincèrement, que cela durerait, que cela tiendrait. On avait espéré que les
efforts suffiraient à retenir ce qui semblait glisser entre nos doigts. Mais
parfois, malgré tout ce qu’on donne, malgré tout ce qu’on met en jeu, cela ne
marche pas. Et il faut accepter de lâcher.
On dit
adieu à une personne. Non pas toujours dans la colère ou la rupture, mais
parfois dans la douceur d’un constat : nos chemins ne sont plus faits pour se
croiser. Le lien reste, la gratitude demeure, mais l’histoire change de forme.
Et il y a une part de nous qui se dépose dans ce « adieu », une part qui sait
que rien ne sera plus jamais exactement pareil.
On dit
adieu à un lieu, à une maison, à un paysage qui nous a portés, qui nous a
bercés, qui a vu grandir une portion de nous-mêmes. On ferme la porte une
dernière fois, le cœur serré, avec ce mélange étrange de nostalgie et d’élan
vers l’inconnu.
On dit
adieu à un animal de compagnie, compagnon silencieux et fidèle qui a partagé
nos joies et nos silences. Son départ laisse un vide immense, disproportionné
au regard de sa taille, mais juste à la hauteur de sa présence dans nos vies.
Et puis
il y a ces petits adieux du quotidien : une habitude qu’on abandonne, une
saison qui s’achève, un rêve qu’on remet doucement à la rivière de
l’impermanence.
Tous ces
adieux nous rappellent une chose simple et essentielle : rien ne dure. Pas même
nos joies, pas même nos peines. Tout passe. Tout se transforme. Et c’est
peut-être là le plus grand cadeau que nous fait la vie : nous apprendre à aimer
sans saisir, à apprécier sans retenir, à goûter chaque instant en sachant qu’il
n’appartient qu’à maintenant.
Dire
adieu , c’est apprendre à honorer le passage. C’est reconnaître la beauté
d’avoir vécu, même si cela s’achève. C’est un mot qui clôture, mais qui,
paradoxalement, ouvre aussi : vers un nouveau chapitre, vers une autre
expérience, vers un autre souffle.
Parce
qu’au fond, chaque adieu est aussi un bonjour ".
Claude
Legendre