vendredi 4 juillet 2025

Je me suis rendu compte que je vieillissais

 




Je me suis rendu compte que je vieillissais…

Mais ce n’était pas à cause des rides sur mon visage.

Ce n’est pas le miroir qui me l’a dit,

Ni ce jeune homme qui m’a cédé sa place dans le bus.

Ce ne sont pas non plus ces vêtements

 à la mode que je ne comprends plus,

Ni ces chansons qui me semblent n’être que du bruit.

C’était quelque chose de plus subtil. De plus profond.

Je l’ai remarqué le jour où j’ai cessé de vouloir convaincre.

Quand j’ai arrêté de courir après ceux qui s’éloignent.

Quand je n’ai plus ressenti le besoin d’avoir le dernier mot.

Quand j’ai appris à laisser partir sans faire de drame.

La vieillesse est arrivée sans prévenir.

Sans tristesse, sans crainte.

Elle s’est simplement installée, paisible.

Et elle a apporté avec elle… la paix.

Je n’attends plus d’excuses de ceux qui ne savent pas en donner.

Le silence des autres ne me dérange plus.

J’ai compris que chacun combat son propre vacarme intérieur.

Et que ceux qui veulent vraiment parler… le font.

Aujourd’hui, je ne cherche plus l’approbation.

Je ne veux plus rentrer dans un moule.

Je veux être en paix.

Mon corps n’est plus une source de honte.

C’est ma maison. Mon histoire. Ma mémoire.

Il a porté des amours, des deuils, des naissances et des chutes.

Comment ne pas l’honorer ?

Aujourd’hui, je vis autrement.

Sans courir. Sans “il faut”.

Sans culpabilité de choisir mon bien-être.

Je bois mon café chaud.

Je réponds aux messages sans pression.

Je marche sans me presser.

Je m’écoute. Je m’enlace. Je m’appartiens.

Et pour la première fois…

ça suffit.


 Zaki Benameur