Je
regrette l’époque où on laissait la porte ouverte…
Je
regrette cette époque où l’on n’avait pas besoin de serrure trois points pour
dormir tranquille. Où les enfants jouaient dehors jusqu’à la tombée de la nuit,
sans que l’on vive avec la peur qu’un dégénéré les attende au coin d’une rue,
ou qu’une rixe éclate pour un regard de travers. Une époque où les voisins
s’aidaient au lieu de s’épier. Où le bon sens faisait encore loi.
Aujourd’hui
? On s’insulte à coups de claviers, planqués derrière des écrans, on expose sa
vie privée comme une marchandise sur les réseaux sociaux, et on se juge à coups
de likes et de filtres. La bêtise est devenue virale, le vulgaire est applaudi,
et la haine est en tendance. Les algorithmes dirigent les opinions, les médias
attisent les colères, et les moutons bêlent en cadence.
On est
dans un monde où l’on ne parle plus, on se clash. Où l’on ne s’écoute plus, on
réagit. Où tout le monde a un avis sur tout, mais personne ne sait plus rien.
On se méfie de tout, surtout de l’humain. L’autre est devenu un danger
potentiel. Et la peur, une norme. Peur de l’autre, peur du lendemain, peur de
ne pas rentrer vivant.
Alors
oui, parfois, j’ai juste envie de tout quitter. De disparaître dans un coin
perdu du Canada. Loin du vacarme et de la crasse mentale de ce monde connecté.
Là-bas, entouré de sapins, d’un grand lac gelé, de rivières vives et de
montagnes silencieuses. Un vieux chalet en bois, un poêle à bois qui craque, un
avion de brousse posé sur l’eau, un SSV pour filer entre les arbres. Et comme
voisins ? Quelques ours, quelques loups. Bien plus dignes et fidèles que la
plupart des bipèdes d’aujourd’hui.
La paix,
c’est peut-être là qu’elle se cache. Au fond des bois. Là où le monde ne crie
plus. Là où il n’y a ni notifications, ni haine gratuite, ni politiques
corrompus. Juste le silence. Et la liberté.
Une simple réflexion partagée,
Signé Ours du Forez
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