Plus on
vieillit, plus l’éternité nous colle aux basques.
Elle ne
prévient pas, elle s’invite, discrète au début,
Puis elle
s’installe dans les silences et les douleurs du matin.
Et les
souvenirs remontent.
Putain de
souvenirs.
Ces
ex-femmes magnifiques, incendiaires,
Celles
qui savaient faire vibrer la chair et l’âme,
Ces nuits
sans fin, la sueur, le sexe, les éclats de rire.
Nos vieux
chats, nos chiens fidèles, partis avant nous —
Ces
foutues bêtes qui nous aimaient mieux que certains humains.
Et les
fiestas… l’alcool, les copains, la musique qui tapait fort
Comme
notre cœur à vingt ans.
Et puis
nos minots.
Leur rire
clair, leurs larmes sincères.
Les
bosses en tombant du vélo,
Les jeux
en plein air, insouciants,
Quand on
les laissait dehors sans flipper à chaque seconde.
À
l’époque, on ne pensait pas qu’un jour, en France,
on aurait
peur qu’ils se fassent agresser, poignarder, tuer…
par des
racailles, par une société devenue folle.
Aujourd’hui,
on vit avec la boule au ventre.
Mais le
sablier continue de couler.
Alors
merde, vivons.
Soyons
bons avec ceux qu’on aime,
Avec les
animaux, avec ceux qui n’ont rien demandé à ce monde bancal.
Aime,
rigole, pleure, serre fort ce qu’il te reste.
Parce que
demain ?
Demain,
c’est peut-être déjà trop tard.
On
croyait que ça durerait toujours
La force,
l’envie, la peau tendue et les matins sans douleur.
Mais maintenant, on ne sait plus quand le sablier
Décidera de se renverser pour de
bon.
Alors
autant vivre, bordel.
Vivre
vrai.
Être bon,
pas con.
Avec les
autres, avec les bêtes, avec ce qu’il reste de nous.
Aime.
Embrasse. Chiale s’il le faut.
Et
remercie chaque putain d’instant encore debout.
Parce que
demain ?
Demain
n’est promis à personne.
Une simple réflexion partagée,
Signé Ours du Forez
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