samedi 12 juillet 2025

Plus on vieillit, plus l’éternité nous colle aux basques

 



Plus on vieillit, plus l’éternité nous colle aux basques.

Elle ne prévient pas, elle s’invite, discrète au début,

Puis elle s’installe dans les silences et les douleurs du matin.

Et les souvenirs remontent.

Putain de souvenirs.

 

Ces ex-femmes magnifiques, incendiaires,

Celles qui savaient faire vibrer la chair et l’âme,

Ces nuits sans fin, la sueur, le sexe, les éclats de rire.

Nos vieux chats, nos chiens fidèles, partis avant nous —

Ces foutues bêtes qui nous aimaient mieux que certains humains.

Et les fiestas… l’alcool, les copains, la musique qui tapait fort

Comme notre cœur à vingt ans.

 

Et puis nos minots.

Leur rire clair, leurs larmes sincères.

Les bosses en tombant du vélo,

Les jeux en plein air, insouciants,

Quand on les laissait dehors sans flipper à chaque seconde.

À l’époque, on ne pensait pas qu’un jour, en France,

on aurait peur qu’ils se fassent agresser, poignarder, tuer…

par des racailles, par une société devenue folle.

 

Aujourd’hui, on vit avec la boule au ventre.

Mais le sablier continue de couler.

 

Alors merde, vivons.

Soyons bons avec ceux qu’on aime,

Avec les animaux, avec ceux qui n’ont rien demandé à ce monde bancal.

Aime, rigole, pleure, serre fort ce qu’il te reste.

Parce que demain ?

Demain, c’est peut-être déjà trop tard.

 

 

On croyait que ça durerait toujours

La force, l’envie, la peau tendue et les matins sans douleur.

 

Mais maintenant, on ne sait plus quand le sablier 

Décidera de se renverser pour de bon.

Alors autant vivre, bordel.

Vivre vrai.

Être bon, pas con.

Avec les autres, avec les bêtes, avec ce qu’il reste de nous.

 

Aime. Embrasse. Chiale s’il le faut.

Et remercie chaque putain d’instant encore debout.

Parce que demain ?

Demain n’est promis à personne.


Une simple réflexion partagée,

Signé Ours du Forez

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