dimanche 10 août 2025

À 65 ans, t’as plus la patience

 







À 65 ans, t’as plus la patience.

 

T’as plus envie de supporter les dîners obligés, les apéros faux-culs,

 les conversations sur les croisières en promo

 ou la réforme des retraites.

Et encore moins ces fêtes de village où les nouveaux venus te sourient

 En te tendant une barquette de frites, alors qu’ils bavaient

 De critiques sur ta gueule la veille au bistrot du coin.

À ce jeu-là, tu préfères encore t’ennuyer

Seul que faire semblant à plusieurs.

 

Tu regardes Tes invités tripoter leur serviette comme si c’était

 un test de QI, zieuter les coins à poussière comme s’ils passaient

 Un audit. Et toi tu souris… 

 

À 65 ans, t’as plus rien à prouver. Oui rien 

Ni ton compte en banque, ni ta maison bien rangée

 Atypique mais pleine d’âme de chaleur

Avec son vieux poêles à bois, la grande 

Table avec sa toile cirée vichy comme de poussière

 

Ni ta capacité à faire semblant d’être

 Ce que tu n’es plus depuis longtemps.

Parfois le contraire de ton

Ancienne Vie 


T’es ce que t’es : les galères que t’as traversées,

Tes anciens Amours en souvenir

 Les coups encaissés, les rêves que t’as ratés

Et ceux qui brûlent encore quelque part sous la rouille.

Si ça plaît, tant mieux. Si ça emmerde, tant pis.

 

À 65 ans, peu importe si t’as des gosses ou non.

Tu finis de toute façon père d’un vieux chien

 ou d’un chat clodo trouvé sous la pluie.

Et quand t’as même pas ça, t’es ton propre parent.

Tu t’apprends à marcher moins vite, à respirer plus fort,

À aimer ce foutu corps cabossé comme une vieille bagnole

Tant physiquement que cérébralement

 Qui tient encore la route malgré les bosses.

T’as compris qu’il n’est pas là pour séduire

 Mais pour t’amener au bout.

Et bref tu y fait gaffe aux conneries

 

Alors oui, la moitié de ton placard est trop petit,

Ou trop large, ou trop inutile.

Mais si ton dos se lève sans grincer

 Comme une porte de grange, c’est déjà une victoire.

 

À 65 ans, tu veux la paix.

Pas la paix du cimetière, non — la tienne.

La liberté vraie. La Quiétude

Libre de dire "non" sans t’excuser.

Libre de rester en pyjama tout un dimanche à écouter du vieux blues.

Libre de rêver à 3h du matin à une femme,

 Un voyage ou un foutu road trip.

Libre de chanter dans ton 4x4 comme un ado sous ecstasy

Même si le feu est rouge et que les autres

 Te regardent comme un fou. Oui mec

Ne t’en as plus rien à foutre.

 

Tu refais les mêmes rêves qu’à 20 ans,

Sauf que maintenant tu sais :

Le temps est un fil usé,

Un fleuve qui fait des coudes,

Et parfois, il revient en arrière pour te laisser une chance.

 

Alors ouais, t’as déjà bouffé les trois quarts de ta vie,

Parfois froid, parfois debout, parfois sans couvert.

Mais maintenant, tu veux croquer lentement ce qu’il reste.

Tu veux sentir le goût du sel, du sucre, du silence,

Et le parfum d’un soir d’août sur une terrasse

 Où plus personne ne t’attend.

Et c’est là, pile là,

Que t’es vivant.

C’est la Vie

Tu apprends encore à la dompter

A l’accepter




   Une simple réflexion partagée,

Signé Ours du Forez

© copyright Ours du Forez

 Aout 2025