Août
s’effeuille…
Août
s’effeuille comme un vieux carnet de vacances,
Plein de
rires salés, de promesses en maillot de bain,
De danses
sous les lanternes, pieds nus
Sur le sable ou l’herbe tiède des lacs.
Les corps
se sont frôlés, aimés, parfois oubliés au matin.
Des
regards croisés dans la lumière orangée d’un soir d’août,
Où l’on
s’est cru éternels… juste pour une nuit.
Les fêtes
battent leur plein dans les villages et sur les plages,
Les
musiques s’envolent avec les étoiles filantes,
Les
souvenirs se tissent entre deux verres levés,
Et
pourtant, déjà, le jour décline plus tôt.
L’ombre
grandit sur les chemins,
Une brise
fraîche glisse entre les feuillages.
Le
silence gagne quand la foule s’en va,
Et l’on
devine derrière l’horizon la silhouette de septembre.
Le
soleil, encore là, baisse les yeux doucement,
Comme
s’il savait…
Que tout
cela touche à sa fin.
Le Tour de France est rangé au placard,
les vacanciers brûlés au soleil plient bagage,
Les enfants comptent à reculons les jours avant la rentrée.
Et moi, j’avoue, en 2025, je souffle un peu.
Ce n’est pas un été qu’on a eu, c’est une fournaise,
Une lessiveuse à ciel ouvert. Des orages brutaux,
Des nuits sans sommeil, des journées à ne rien
Pouvoir faire sauf attendre que ça passe.
Et moi,
dans ce mois d’août qui soupire,
Je guette
la première feuille rousse,
Le
premier matin qui sent l’automne,
Et je me
dis : vivement les pluies douces,
Les soirées paisibles,
Alors oui, vivement septembre.
Vivement que les arbres commencent à frémir,
Que les forêts se parent de leurs habits roux.
Que l’air redevienne respirable, que la pluie tombe
Doucement sur la terre craquelée.
L’été agonise et, pour une fois,
C’est presque un soulagement. L’automne,
C’est le calme qui revient, le silence
après la fête.
Vivement
que la terre retrouve son calme.
Vivement
septembre.