Depuis
que je suis petit, j'aime cette mélancolie douce qui accompagne la fin des
journées. Elle glisse dans le silence du crépuscule, pare les ciels d'hiver de
teintes profondes, entre l'ombre et l'azur. Il y a, dans ces moments suspendus,
une tendresse presque secrète, un dialogue intime avec l'instant. J'aime
marcher sur les chemins nocturnes, la fraîcheur de la nuit effleurant mon
visage, tandis que mon chien trotte à mes côtés, complice silencieux de mes rêveries.
Sous les étoiles frissonnantes, chaque bruissement devient souvenir, chaque
souffle, une confiance. C'est là, dans l'étreinte du soir, que se mêlent la
paix et la nostalgie — cette douce amie qui me rappelle tout ce qui fut et tout
ce qui demeure au creux du cœur.
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