Échos
d’une citation – Résonances intérieures
"Les
souvenirs, c'est quelque chose qui vous réchauffe de l'intérieur.
Et qui
vous déchire violemment le cœur en même temps."
Haruki
Murakami
Il y a
dans cette phrase toute la vérité du passé qui vit encore en nous.
Les
souvenirs… Ils surgissent parfois au détour d’un parfum, d’un son, d’un lieu,
ou d’un simple silence. Ils nous enveloppent de leur chaleur familière, celle
d’un moment heureux, insouciant, vécu avec intensité. Et pourtant, dans cette
même étreinte, ils serrent un peu trop fort… jusqu’à faire mal.
Les
fameuses années 80/s Un morceau de musique, comme ce groove irrésistible de Fat
Larry's Band – Act Like You Know, peut rallumer en un instant la boule à
facette suspendue dans la boite, le laser, les rires des copains, les filles qui dansent, leurs sourires, ou moue boudeuse, ma cabine de DJ, les platines vinyles capricieuses… Un instant suspendu entre
euphorie et mélancolie.
Mais
d’autres sons s’invitent aussi : le rugissement d’une Porsche en pleine
spéciale forestière, réminiscence d’une passion, d’un frisson de vitesse et de
maîtrise, d’un monde de compétition où l’on flirtait avec les limites.
Les
souvenirs olfactifs sont tout aussi puissants. L’odeur de la marée basse, si
particulière, Dieppe Veules les Roses, Deauville, ou celle des arbres mouillés dans une forêt de L’Yonne ou de
Normandie, … Ces senteurs réveillent des scènes entières. Des étés passés au
bord de l’eau. Des balades avec un chien qui n’est plus. Une pluie de septembre
sur un sentier familier.
Et puis,
il y a les souvenirs d’un lieu : Une région, une ville un village un magasin auto Virage, géré 4 ans dans un CC, une radio ou on a animé des émissions oui ces 1
radios libre, ces places dans les
village qu’on transformait en discothèque, le public sympa, une brocante, un cirque, une fête foraine, les platanes en octobre qui
perdait leurs feuilles, les enfants qui jouaient avec, le signe que l’hiver approchait, et du coup de Noël, une cathédrale
qui impose le respect le silence, un petit resto ou on avait ces habitudes, un marché
bruyant un lundi matin, Sens, les grands lac de la forêt d'Orient, une piscine où sa fille a nagé
pour la première fois, dans un mélange de peur et de fierté. Des lieux modestes
en apparence, mais gravés pour toujours dans la mémoire.
Et parce
que je suis Cancer, un signe souvent tourné vers le passé, je porte une forme
de nostalgie particulière. C’est presque inscrit dans ma chair.
Je
repense souvent à mes animaux, compagnons fidèles de tant d’années. Ma chienne Utah
briard, mon terre-neuve, Texan, chacun avec son caractère, sa tendresse, sa
présence silencieuse mais rassurante.
Et puis
mes chats, comme ce cher Pinceau, doux furieux et curieux, qui a laissé son
empreinte jusque dans les recoins de ma maison. Il y en a eu tant, chacun a
traversé un moment de ma vie, y déposant une trace douce-amère.
Et puis,
il y a les souvenirs humains, hommes, femmes, compagnes ou maitresses, amis
collègues clients même, celles ceux qui ont compté pour nous. Ceux que le
destin a arrachés parfois brutalement bien trop tôt. Ceux que la vie a juste éloignés. Ces visages, ces
regards, ces gestes tendres ou francs, ses crises de rires, comme parfois de tristesse,
partagés sont des poignards autant que des phares. Ils éclairent ce que nous
avons été, ce que nous avons partagé.
Ils blessent parfois, oui, mais ce sont eux qui
Nous rappellent que nous avons
vraiment vécu.
Les
souvenirs sont ambivalents.
Et ils y
en a tellement
Ils
réchauffent comme une flambée.
Ils blessent comme un regret.
Mais sans
eux, que resterait-il de notre vie
Une
simple réflexion partagée, signé Ours du Forez.