mardi 3 juin 2025

On raconte que





On raconte que le renard se débarrasse

 de ses puces d’une façon bien particulière.

Il s’approche lentement de l’eau, et commence

 à s’y immerger, centimètre par centimètre.

Gênées, les puces remontent, cherchent refuge

 toujours plus haut… jusqu’à se rassemble

r toutes au bout de son museau.

Alors, d’un seul mouvement,

 le renard plonge entièrement.

Et c’est fini.

Les puces disparaissent.

Il en va de même pour ceux qu’on appelle les "forts"

 quand ils traversent les tempêtes de la vie.

Peu à peu, les amis s’éloignent.

Les connaissances s’évanouissent.

Ceux qu’on aidait, qu’on nourrissait de son temps,

de son énergie, de sa générosité… s’éclipsent à leur tour.

Même la famille, parfois, prend ses distances.

Partenaires, collègues, compagnons de route  tous s’effacent.

Et la personne forte reste seule… 

dans les eaux glacées de l’adversité.

Triste. Vide. Perdue.

Même Aristote connut cette solitude.

Au creux de l’épreuve, il ne lui restait plus un seul ami.

Mais tu sais quoi ?

C’étaient des puces.

Des parasites grimés en compagnons.

Ils se nourrissaient de toi, trouvaient abri sous ta peau  

je le dis avec respect.

Et plus l’hiver de ta vie s’éternise, plus ils lâchent prise

 et s’éloignent, portés par le courant.

Voilà le cadeau caché des mauvais

 jours.

Un “moins” qui est, en vérité, un “plus” :

Tu te purifies.

Tu te soignes.

Tu retrouves ta force.

Ne pleure pas ceux qui s’éclipsent quand tu t’effondres.

Remercie-les de t’avoir montré leur vrai visage.

Et, tel le renard… ressors de l’eau plus fort, plus pur, plus toi.