Ah, quel
bonheur de vivre seul !
Pas de
réveil. Pas de questions. Pas de “qu’est-ce qu’on mange ce soir ?”
Le chat
ronronne en boule, le chien pète dans son sommeil.
Et moi ?
Moi je me
gratte le bide, un café brûlant à la main, en short ou en vieux survêt troué.
Le genre
de tenue qui ferait fuir les princesses des applis.
Et c’est
tant mieux.
J’ai eu
des femmes. De vraies beautés.
Des jambes à te faire vendre ta bagnole,
Des seins à faire oublier ta mère.
J’ai
aimé, j’ai baisé, j’ai pleuré.
J’ai ri
aussi, faut pas déconner.
Mais
maintenant, pépère… basta.
J’ai
donné. J’ai tout donné.
Ce matin,
j’ai reçu en échange… le silence.
Et c’est
le plus beau des cadeaux.
Personne
pour me juger.
Personne pour me dire comment vivre ou ce
Que je devrais faire de mes journées.
Je parle
parfois à haute voix, comme un vieux fou heureux.
“Qu’est-ce
qu’on fait aujourd’hui, mon gars ?”
“Rien.
Absolument Rien.”
De quoi dégouter
tous ces connards de politicards
Et leur règle
du TOUT travail
Ou juste promener le chien, balayer deux miettes,
Ecrire trois conneries sur le blog.
Visionner une bonne série
Ou se mitonner un bon petit plat
Mettre un
peu de funk de l’électro ou de vieux rock à fond.
Et si
j’ai envie de danser seul comme un con dans le salon ?
Ben je le
fais.
J’ai un
canapé qui connaît la forme exacte de mes fesses.
Une tasse
qui me sourit chaque matin.
Une tv
grand écran plat pas si mal il est vrai le progrès
Une table
de mixage, un studio pour les jours où la folie me titille.
Comme ma
vieille caisse pour rouler sur
Nos
routes, enfin comme elle fonctionne
Et des
silences.
Des
putains de silences.
Des
vrais.
Pas ceux
qu’on subit. Ceux qu’on choisit.
Le bruit
de la forêt. L’eau. Les insectes.
Un merle
qui te salue d’un cri en passant.
Ça, c’est
mon monde.
Pas de
sourires forcés, pas de conversations creuses.
Juste
moi, mon chien, un bourbon si le cœur me dit.
Même un
mercredi.
Parce
qu’ici, c’est mon vieux royaume.
Rien qu'a Moi
Et que le
seul roi, c’est moi.
Pas un
perdreau de l’année, non.
Mais pas
encore mort non plus.
Pas
lobotomisé par la routine ou cette société à gerber.
Avec ses
lois débiles, ses obligations absurdes.
Avec ce
président à la con, qu’on aimerait tous voir tomber
Comme JFK, paix à son âme, lui au moins avait
de la gueule.
Et ce
pays ?
Ce qu’il
devient ?
Un décor
de théâtre qui s’effondre.
Des
années 80 il ne reste que la poussière des cassettes
Et le goût amer de la liberté évaporée.
On nous a
piégés dans une zone de confort anesthésiante.
Et un
matin, la Faucheuse te sourit.
C’est
l’heure, mon pote. T’as rien vu venir.
Et qui sait ca peut être une délivrance
Mais je
vous le dis, les jeunes, s’il en reste qui écoutent :
Dans ce
monde qui punit la vérité, être soi est un acte de guerre.
Et si tu
croises des fouteurs de joie, des allumés, des rêveurs fêlés,
Accroche-toi
à eux.
Danse
avec eux sous les étoiles.
Refais le
monde avec eux, même si le monde n’en veut plus.
Parce
qu’avec eux, tu pourras être toi.
Juste
toi. Sans masque. Sans compromis.
Et ça,
bordel,
C’est ça
la vraie vie.
Une simple réflexion partagée,
Signé Ours du Forez
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