Hommage à nos Pompiers : les Gardiens du Feu
Pendant que certains comptent leurs vues sur YouTube,
Que d'autres tapent dans un ballon sous les feux des projecteurs,
Eux avancent dans les flammes.
Sans
caméra. Sans million. Sans standing ovation.
Juste leur casque, leur courage…
Et la chaleur brûlante de l'enfer sur leur dos.
Depuis
des mois, ils se battent.
Contre des incendies sans fin,
Contre des hectares de nature réduits
En cendres, contre un vent qui souffle
Toujours du mauvais côté.
Ils montent au front pendant que d’autres parasites
Les caillasse dans leur cité pour casser,
insulter, caillasser.
Eux, ils
ramassent les blessés. Ils réconfortent. Ils sauvent.
Et
parfois… ils tombent.
Des
villages entiers sont rayés de la carte.
Des
forêts millénaires partent en fumée.
Des animaux, piégés, hurlent et brûlent
Sans que personne ne les entende.
Des familles pleurent leurs souvenirs,
Leurs maisons, leurs terres…
Et au milieu de ce chaos incandescent,
Il y a ces femmes et ces hommes.
Pompiers professionnels ou volontaires,
Mains calleuses et regards fatigués,
Qui
n’attendent ni gloire ni salaire à six chiffres.
Ils
éteignent ce que l’humanité allume.
Ils
réparent ce que l’inconscience détruit.
Et
pourtant…
Combien sont mal payés,
Mal protégés,
Parfois méprisés ?
Combien rentrent chez eux avec le goût
De la suie dans la gorge
Et celui de
l’ingratitude en travers du cœur ?
On
devrait leur bâtir des statues.
On
devrait leur donner ce qu'on donne à un influenceur
Pour un simple placement de produit.
Car ce qu'ils placent, eux,
Ce sont leurs vies au bord du gouffre,
Leurs
nuits blanches, leur peau, leur foi en l’humain.
Et dans
le ciel, d'autres anges veillent.
Ce sont
les pilotes de Canadair, ces funambules de la cendre,
Qui rasent les reliefs, plongent dans les lacs,
Puis larguent la vie depuis les
nuages.
Chaque
vol est une danse avec la mort.
Chaque passage peut faire la différence
Entre un hameau sauvé et une tragédie.
Mais
voilà la honte.
Sur 8
Canadairs, seuls 4 en état de vol.
Un pays
entier dépend de quatre avions.
Et les
gouvernements — de droite ou de gauche, peu importe —
Font mine
de découvrir le feu chaque été.
On
devrait en avoir 20, 30, 50, prêts à décoller à la moindre alerte.
Dans
l’Aude, si 15 avions avaient tourné sans relâche,
le bilan
serait peut-être un autre.
Mais on coupe les budgets. On délègue au privé.
On attend que ça brûle.
Et quand
viendra l'été noir,
Quand le
vent soufflera fort sur une terre desséchée,
Ce n’est
pas une région qui partira en fumée,
C’est
tout un pays.
Alors
oui, mille fois oui :
Merci à
vous, femmes et hommes du feu,
vous qui
sauvez quand l’État abandonne.
Merci aux
pilotes, aux mécaniciens, aux volontaires.
Vous êtes
les héros d’un monde qui oublie ce que veut dire : le devoir.
Alors Total respect
Alors
merci les Gars les Filles
Merci
pour chaque arbre sauvé, chaque maison
Préservée, chaque vie arrachée aux flammes.
Merci
d’être là, quand tout s'effondre.
Vous êtes les derniers remparts d’une humanité
qui oublie trop souvent qui sont ses vrais
héros.