Quand on arrive à mon âge,
On comprend que tout est derrière.
Les rêves, les folies, les femmes, la Zik
Les autos, les routes… tout a déjà été joué.
On se lève chaque matin sans l'envie
On avance encore un peu, par habitude, par peur d’arrêter.
Les
souvenirs viennent comme des vagues lentes,
Parfois
douces, parfois cruelles.
Certains
réchauffent le cœur,
D’autres
t’enfoncent dans une mélancolie sans fond.
Et puis
il y a tous ces moments qu’on n’a jamais vécus,
Ces vies
qu’on aurait pu avoir,
Si on
avait su, si on avait osé.
Si on
avait été plus égoïsme
Si on avait été plus guerrier
Le corps
fatigue,
L'esprit fatigue
L’envie d’avoir
envie s’estompe
Avec les
mois, les années
On préfère de loin l'Automne à L'été
Surement parce que on est
A l'automne de notre vie
Les muscles se plaignent,
Les nuits sont plus longues.
La
jeunesse s’est barrée sans prévenir,
Avec sa
force, sa folie, son insolence.
À la
place, il reste la lenteur,
La
solitude, la sagesse peut-être,
Cassé,
sans dessus dessous.
La vie nous malmène, nous met à l'épreuve
Et cette
peur sourde, tapie au fond du ventre
Celle de
savoir que le départ approche.
Si
seulement on pouvait choisir la date de son départ…
Appuyer
sur un simple bouton stop,
Partir
sans douleur, sans ces longues journées à l’hôpital,
À
attendre la fin sous les néons.
Je ne
comprendrai jamais
Cet
acharnement des médecins
À vouloir
te maintenir encore un peu,
Dans ce
monde devenu merdique,
Dépendant,
vidé de sens.
C’est
peut-être ça, l’enfer :
Vivre
quand tout en toi a déjà dit adieu.
Alors on
apprend à vivre plus doucement,
À aimer
le silence,
À sourire
aux oiseaux du matin,
A prendre
soins de son Chat de son Chien
À
remercier encore la vie
Même fatiguée,
Même
cabossée
Même cafardeux
Parfois Abattu
Parfois au
bord des larmes
Parce
qu’elle est encore là,
Parce
qu’on l’a méritée.
On n’en
parle pas,
Mais on
la sent, cette ombre qui tourne autour.
Alors on
apprend à vivre plus doucement,
À aimer
le silence,
Qui un
jour deviendra
Silence
Eternel
" Ce qui manque le plus à nos vies, c'est l'émerveillement.
Rencontrer ceux qui s'émerveillent encore, d'un rien,
d'un papillon, de la pluie battante, d'un coquelicot,
du chant d'un oiseau. Presque rien. Beaucoup ".
Jacques
Dor
Une simple réflexion partagée,
© copyright Ours du Forez
Octobre 2025
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