dimanche 26 octobre 2025

Quand on arrive à mon âge

 





Quand on arrive à mon âge, 

On comprend que tout est derrière.

Les rêves, les folies, les femmes, la Zik

Les autos, les routes… tout a déjà été joué.

On se lève chaque matin sans l'envie

On avance encore un peu, par habitude, par peur d’arrêter. 

Les souvenirs viennent comme des vagues lentes,

Parfois douces, parfois cruelles.

Certains réchauffent le cœur,

D’autres t’enfoncent dans une mélancolie sans fond.

Et puis il y a tous ces moments qu’on n’a jamais vécus,

Ces vies qu’on aurait pu avoir,

Si on avait su, si on avait osé.

Si on avait été plus égoïsme

Si on avait été plus guerrier  

  

Le corps fatigue,

L'esprit fatigue 

L’envie d’avoir envie s’estompe

Avec les mois, les années

On préfère de loin l'Automne à L'été

Surement parce que on est 

A l'automne de notre vie 

Les muscles se plaignent, 

Les nuits sont plus longues.

La jeunesse s’est barrée sans prévenir,

Avec sa force, sa folie, son insolence.

À la place, il reste la lenteur,

La solitude, la sagesse peut-être,

Cassé, sans dessus dessous.

 La vie nous malmène, nous met à l'épreuve

Et cette peur sourde, tapie au fond du ventre 

Celle de savoir que le départ approche.

  

Si seulement on pouvait choisir la date de son départ…

Appuyer sur un simple bouton stop,

Partir sans douleur, sans ces longues journées à l’hôpital,

À attendre la fin sous les néons.

Je ne comprendrai jamais

Cet acharnement des médecins

À vouloir te maintenir encore un peu,

Dans ce monde devenu merdique,

Dépendant, vidé de sens.

C’est peut-être ça, l’enfer :

Vivre quand tout en toi a déjà dit adieu.

  

Alors on apprend à vivre plus doucement,

À aimer le silence,

À sourire aux oiseaux du matin,

A prendre soins de son Chat de son Chien

À remercier encore la vie

 Même fatiguée,

Même cabossée

Même cafardeux

Parfois Abattu

Parfois au bord des larmes

Parce qu’elle est encore là,

Parce qu’on l’a méritée.

On n’en parle pas,

Mais on la sent, cette ombre qui tourne autour.

Alors on apprend à vivre plus doucement,

À aimer le silence,

Qui un jour deviendra

Silence Eternel 



" Ce qui manque le plus à nos vies, c'est l'émerveillement.

 Rencontrer ceux qui s'émerveillent encore, d'un rien,

 d'un papillon, de la pluie battante, d'un coquelicot,

 du chant d'un oiseau. Presque rien. Beaucoup ".


Jacques Dor



  Une simple réflexion partagée,

Signé Ours du Forez

© copyright Ours du Forez

 Octobre  2025