J’ai envie de nous. J’ai envie de nous s’embrassant jusqu’aux morsures.
J’ai envie de nous se mordant jusqu’aux baisers.
J’ai envie de nous se faisant du bien à
presque s’en faire mal.
J’ai envie de nous. Maintenant. Sans cette nostalgie d’avant.
Sans ce fantasme d’après. Cessons de jouer.
Et épargnons-nous le mal de plus tard nous demander :
Et si nous avions osé ?
« J’ai envie de nous », ce ne sont pas des mots, tout juste un langage.
Une parole de la peau. Un chant peut-être. Un chant rien qu’à nous.
Là, sur un champ de frissons qui dansent et se dressent bien plus haut
que le corps, il existe un
chant. Il chante : Je veux nous réaliser.
« J’ai envie de nous », ça veut dire : Je veux nous accomplir.
Nous sentir prendre
vie. Que nous soyons, enfin, réels.
Lucas
Clavel