vendredi 28 mars 2025

Nous Vivons dans Un Monde

 





Pourquoi cette haine envers les plus fragiles ?

 

Il est sidérant de constater l'hostilité grandissante envers les bénéficiaires du RSA. Comment en est-on arrivé à détester ceux qui, avec 550 € par mois, tentent simplement de survivre ? Ces personnes ne sont ni des criminels, ni des fraudeurs de masse, ni des assistés volontaires. Elles sont souvent les premières victimes d'une société qui prône la performance et l'individualisme, mais qui n'hésite pas à broyer ceux qui, un jour, ont chuté.

 

Parmi eux, combien d'anciens salariés licenciés lors de délocalisations ? Combien de petits entrepreneurs, artisans, commerçants qui ont vu leur rêve s'effondrer sous le poids de la concurrence et des difficultés économiques ? Combien de malades, de personnes atteintes d'un cancer, de dépression nerveuse ou d'un handicap insuffisamment reconnu pour obtenir l'AAH (Allocation aux Adultes Handicapés) ?

 

Contrairement à certains clichés, ces personnes ne volent pas, n'agressent pas. Elles se cachent bien souvent dans la honte, stigmatisées par une société qui leur reproche leur existence. Pourtant, ce filet de sécurité est essentiel.

 

Nous devrions plutôt nous inquiéter pour l'avenir. Qui peut garantir qu'il ne se retrouvera jamais dans cette situation ? Un divorce, une maladie, une faillite, une perte d'emploi... Il suffit parfois de peu pour basculer. Plus l'âge avance, plus les difficultés à rebondir augmentent. Avec la réforme des retraites et le recul de l'âge de départ, combien de personnes de 58 à 65 ans se retrouveront-elles au RSA, incapables de retrouver un emploi, trop jeunes pour la retraite, mais trop vieux pour intéresser le marché du travail ?

 

Et si l'on supprimait le RSA, que se passerait-il ? Plus de détresse, plus d'agressions, plus de désespérance. Certains s'indignent de voir ces aides exister, mais ne réalisent pas que sans elles, la précarité engendrerait un chaos bien plus grand.