‘’ Ce
n’est pas toujours de la lâcheté que de s’éloigner du monde.
Parfois,
c’est la vie elle-même qui vous pousse à fuir. Ce ne sont pas des caprices, ni
des faiblesses. Ce sont les coups répétés de l’indifférence, l’usure de
l’incompréhension, la violence sourde de ceux qui vous entourent, même les plus
proches. C’est ce monde absurde, suicidaire, lancé à pleine vitesse contre un
mur de béton. Ce monde saturé par la connerie humaine, les jugements
silencieux, le conformisme mou. Ce monde où être soi, pleinement, intensément,
dérange. Mieux vaut, semble-t-il, être docile, invisible, digérable par la
masse.
Alors
oui, on s’éloigne.
Non par
faiblesse.
Mais par
nécessité.
On se
retire pour survivre. On se replie pour ne pas se perdre. On trace une ligne
entre soi et l’absurde. On choisit de se préserver. Ils appellent ça devenir
misanthrope, asocial. Moi, j’appelle ça résister.
Et vous
ne l’avez même pas vu venir.
Vous
pensiez juste avoir “besoin d’un peu de calme”… Ce calme est devenu silence. Ce
silence, distance. Et cette distance, une bulle. Une forteresse invisible,
impénétrable, que vous avez construite pierre après pierre, pour tenir debout.
Derrière
cette vitre que vous avez dressée entre vous et le monde, vous observez. Vous
souriez encore, parfois, aux commerçants, aux voisins. Vous parlez, poliment.
Mais vous ne vous ouvrez plus. Vous êtes là, oui… mais absent de ce théâtre
grotesque.
Et
pourtant, une flamme brûle encore. Une colère ancienne. Une révolte froide.
Celle qui grandit chaque jour face aux injustices, aux taxes, aux injonctions
absurdes d’un gouvernement qui ne comprend rien à l’humain.
Ce n’est
pas la haine.
C’est
l’instinct de survie.
C’est
l’appel de la liberté, le vrai. Celui de vivre pleinement, d’aimer, de rire, de
s’évader… loin de cette folie contemporaine.
Et
parfois, dans un coin de votre âme, un rêve persiste.
Celui
d’un retour. D’un ailleurs.
Peut-être
les années 80.
Quand
tout semblait plus vrai, plus simple, plus libre. ‘’
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