Retour en
1955 – Quand faire le plein était un vrai moment de vie
Une
petite 2CV couverte de poussière s’arrête dans un virage, quelque part sur une
route oubliée du Cantal. Devant elle, une station-service d’un autre temps,
avec sa pompe manuelle et son gérant en bleu de travail, casquette vissée sur
la tête. Le silence de la campagne est seulement troublé par le cliquetis du
pistolet à essence et le souffle léger du vent dans les sapins.
Il n’y
avait ni GPS, ni climatisation. Juste une carte Michelin froissée sur le siège
passager, le parfum des foins coupés, et ce vent de liberté qui entrait par les
vitres entrouvertes.
La
Deudeuche, vaillante compagne de route, baladait les familles à travers les
paysages vallonnés, entre fermes isolées et clochers d’églises. À l’arrière, un
panier en osier débordant de pain frais, de rillettes et de bouteilles en
verre, prêt pour un déjeuner sur l’herbe.
On
roulait doucement. On prenait le temps.
C’était l’art de voyager à la française :
Sincère, modeste, et profondément humain.