Ce n'est
pas faux : à force d’être déçu, on s’éloigne de tout le monde.
Mais au
fond, ce n’est pas seulement les gens qu’on quitte.
C’est le
monde lui-même qu’on regarde s’effondrer, en silence, avec lassitude.
La
connerie a pris le pouvoir, sous toutes ses formes : wokisme qui divise au lieu
d’unir, fanatismes religieux qui tuent au nom de leur dieu, imbéciles qui se
donnent des airs de sauveurs pendant qu'ils piétinent ce qui reste de bon sens.
Comment
se sentir encore à sa place là-dedans ?
Même
l’amour est devenu risqué.
Aujourd'hui,
pour passer une simple nuit d’amour — ou même oser prendre l'ascenseur avec une
femme — mieux vaut faire signer un contrat en trois exemplaires, avec huissier
à la clé.
Romantique,
non ?
Un vrai
tueur de sentiments, un vrai enterrement de la spontanéité.
À ce
tarif-là, mieux vaut encore se faire moine… sans oublier d'engager un avocat,
au cas où.
Et
pendant que tout ça s'effondre, certains persistent à faire des enfants, comme
si l'avenir n'était pas déjà en cendres.
J’ai peur
pour eux.
Dans
vingt-cinq ans, qu'est-ce qu'il restera ?
Une
planète défigurée, des cerveaux lavés, et des âmes perdues, trop fatiguées pour
se souvenir même de ce qu'aimer voulait dire.
Alors
oui...
Le vrai
bonheur aujourd'hui, c'est la quiétude.
C'est la
montagne, les forêts, une petite maison simple, remplie de livres, de disques,
d’un écran pour quelques bons films — là où l'on peut encore rêver.
C’est
aussi prendre soi-même la plume, partager son ressenti, laisser une trace
sincère, comme ici sur ce blog.
C’est la
compagnie d’un chat, de quelques chiens, et surtout, le calme.
Loin du
vacarme des gens, loin de leur folie.
Et pour
ceux qui vivent au bord de la mer, le bonheur, c'est peut-être un bon vieux
voilier, un deux-mâts solide, pour s'évader sur l'étendue infinie, retrouver un
peu de liberté entre ciel et eau.
Montagne
ou océan, peu importe : l’essentiel est d’avoir encore un coin de monde à soi,
loin de la bêtise.