Travailler
hier et aujourd’hui : la comparaison sincèrement qui Tue
Il est
temps de mettre un terme à cette vieille rengaine qui traîne dans les repas de
famille, sur les plateaux télé, dans les bouches usées de ceux qui n’ont pas
ouvert les yeux depuis trente ans :
« Avant,
on bossait dur. Aujourd’hui, ils se plaignent pour rien. »
Pardon,
mais on parle de quelle époque, exactement ? Celle où on pointait à 8h, où le
patron connaissait ton prénom, où tu bossais dur, oui, mais avec une stabilité,
un salaire décent, une retraite à l’horizon, et des perspectives de promotion ?
Très bien. On vous l’accorde.
Mais
aujourd’hui, ce n’est plus la même guerre.
Travailler
en 2025, c’est s’exposer à un stress permanent.
Le stress
de perdre son job du jour au lendemain, parce que la boîte délocalise, parce
qu’un tableau Excel a dit que tu coûtais trop cher, parce qu’un algorithme
décide que tu n’es plus rentable.
Le stress
de ne pas trouver de logement à proximité, et de se prendre une amende en
allant bosser, parce que ta vieille voiture n’est pas assez verte pour la
ville.
Le stress
de finir tard, de sortir seule dans la nuit noire de l’hiver, en espérant ne
pas se faire agresser dans un parking désert – surtout quand on est une femme.
Le stress
de devoir toujours sourire, toujours être “agile”, toujours répondre “ça va” quant
à l’intérieur, tout s’effondre.
Oui,
aujourd’hui, on bosse peut-être sept heures sur le papier. Mais on en passe dix
à gérer la pression, les objectifs absurdes, les deadlines irréalistes, les
outils qui changent tous les trois mois, les réunions vides de sens.
Et quand
on craque ? On s’entend dire qu’on est fragile. Qu’on n’a pas la “résilience”
d’avant.
Mais vous
vous êtes demandé pourquoi les burn-out explosent ?
Pourquoi
les gens s’effondrent ? Pourquoi les anxiolytiques se vendent par palettes,
pourquoi les jeunes – et moins jeunes – fuient dans les drogues, dans les
calmants, dans tout ce qui peut juste leur faire oublier un instant cette
tension constante ?
Alors
non. Ce n’est pas “plus simple” aujourd’hui. Ce n’est pas “plus confortable”.
C’est juste différent, plus insidieux, et souvent plus cruel.
À ceux
qui osent encore minimiser cette souffrance moderne, je dis : ouvrez les yeux. Notre époque n’était pas un enfer, elle avait même ses privilèges. Et celle-ci
mérite le respect, elle aussi. Pour tous ceux qui continuent, malgré tout, à
tenir debout.