Les
idiots pensent qu’être un rebelle, c’est casser des vitrines, taguer des murs,
foutre le feu à des poubelles. Ils croient qu’il faut faire du bruit, qu’il
faut se montrer, s’agiter comme des pantins hystériques pour prouver qu’ils
existent. La vraie rébellion, c’est pas ça. La vraie rébellion, c’est le
silence des types qui marchent seuls, qui regardent ce monde avec un sourire en
coin, un sourire qui en dit long.
Se
rebeller, ce n’est pas se foutre en l’air ni foutre en l’air les autres. Ce
n’est pas se la jouer kamikaze en quête d’attention. C’est refuser la soupe
tiède qu’on te sert tous les jours, c’est cracher sur la pensée pré-mâchée des
masses dociles, c’est foutre un coup de pied dans la fourmilière sans pour
autant y plonger la tête la première.
Les vrais
rebelles, tu ne les repères pas tout de suite. Ils sont là, dans l’ombre, à
observer la parade grotesque des bien-pensants, des frustrés, des moralistes à
la petite semaine. Ils ne gueulent pas. Ils ne posent pas de bombes. Ils
avancent, seuls, détachés, libres.
Et ça,
mon pote, c’est ce qui leur fait le plus peur.