Avec les
années, une leçon s’est imposée à moi avec la force tranquille des évidences
que l’on finit par accepter : On ne peut pas arranger ce qui s’est brisé avec
quelqu’un qui refuse de voir sa propre part dans la fracture. Tenter
d’expliquer, de recoller les morceaux, de sauver le lien à tout prix… devient
vite un combat solitaire et épuisant, surtout lorsque l’autre campe sur la
certitude d’être irréprochable.
Il n’y a
pas de réparation possible sans reconnaissance partagée. Toute relation s’écrit
à deux, dans ses beaux jours comme dans ses orages. Si l’un ni les
responsabilités qui lui reviennent, l’équilibre est rompu. Et il n’y a alors
plus de terrain commun où se retrouver.
Autre
apprentissage précieux : cesser de vouloir se justifier. Car vouloir trop
expliquer, trop clarifier, trop se défendre, c’est souvent donner à l’autre de
nouveaux arguments, de nouvelles armes. C’est lui offrir du grain à moudre,
comme si l’on validait malgré soi sa version des faits. Apprendre à se taire, à
prendre du recul, à ne pas entrer dans la danse du malentendu, c’est aussi une
forme de sagesse. Parfois, la paix intérieure passe par le silence et le
détachement, bien plus que par le besoin d’être compris.
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