Putain de
feux d’artifice
Encore un
été. Encore ces feux d’artifice à la con.
Ça pète,
ça claque, ça flambe. Les mômes crient, les chiens fuient, les vieux
sursautent, les oiseaux tombent du ciel. Et tout le monde trouve ça beau.
Mais
merde… Quand on pense qu’on brûle plus de 100 000 balles en 20 minutes, pour
une poignée de péquenauds ébahis qui filment tout ça avec leurs téléphones pour
ne jamais revoir les vidéos.
Oui en
moyenne 100 000 euros. Pour du bruit et de la fumée.
Pendant
que des gosses mangent encore des pâtes au beurre toute la semaine, pendant que
les toitures de nos écoles fuient, pendant que les services d’urgence tirent la
langue, pendant que les petites assos galèrent pour avoir 300 balles de sub.
Et la
pollution ? On en parle ? Non, bien sûr. On en parle jamais. Parce que le
"wahou" du ciel, c’est sacré. Parce que faut bien "honorer la
tradition".
Mais
quelle tradition ? Celle de flinguer la planète en applaudissant ? Celle
d'effrayer toute la faune locale pour que Robert et Monique puissent dire
“c’était beau cette année encore” ?
On nous
gave de messages écolos à longueur de journée, et le soir venu, on balance des
tonnes de poudre, de plastique, de soufre et de paillettes dans l’atmosphère.
Vive la cohérence.
La fête,
la vraie, c’est pas ces tirs de guerre travestis en spectacle.
C’est un
bal sous les lampions, c’est un accordéon qui traîne tard dans la nuit, c’est
un marché nocturne avec des vieux artisans qui te racontent des histoires en
vendant des savons. C’est les mômes qui dansent, les vieux qui sourient, les
verres qui trinquent, les corps qui se parlent.
Pas ce
bordel d’artifice à la con qui fait sursauter les ombres et les bêtes.
Moi, j’ai
plus envie de voir le ciel exploser.
J’veux du
silence, des lucioles, des gens vrais.
Pas ces
shows pyrotechniques subventionnés par l’abrutissement collectif.
Il serait
temps de revoir nos priorités.
Et si on
faisait la fête sans faire flipper la faune, sans gaspiller l’argent public,
sans jouer à la roulette russe avec le feu ?
Et
franchement, est-ce que ça représente encore la fête ? Est-ce que c’est ça, le
bonheur d’un village ? Un bruit de guerre qui résonne dans les collines ?
Non.
Ce qu’on
veut, ce sont des bals populaires, des marchés nocturnes d’artisans, des
concerts de musicos, des fanfares bandas, des Dj’s, ou des soirées guinguette au bord d’un
ruisseau. Du vrai lien, de la chaleur humaine, du partage. Pas un bruit d’obus
qui coûte une bagnole.
Et qu’on
ne vienne pas parler de "tradition". Les traditions, ça se repense,
surtout quand elles sont devenues absurdes et nocives.
Et si
faut fuir la foule pour retrouver un peu de paix, alors j’irai me perdre dans
une cabane, là-haut, avec les loups pour voisins.
Au moins,
eux, ils ne font pas de bruit pour rien.
Une simple réflexion partagée,
Signé Ours du Forez
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