samedi 3 mai 2025

La guerre, encore et toujours… Parce qu’il faut bien que les connards s’Amusent !!!

 






Ce texte n’a rien de léger, je vous le concède. Il ne s’inscrit pas dans la douceur habituelle de ‘’ En Toute Quiétude ‘’mais il m’était nécessaire.

Ce matin, peut-être sous l’effet d’une morosité diffuse, ou simplement d’un trop-plein de lucidité, j’ai laissé couler les mots — comme un cri, un avertissement, ou un essai noir.

Autour de moi, nombreux sont ceux qui partagent ce ressenti : celui d’un monde qui tangue dangereusement, pendant qu’on détourne le regard.

Alors, pour une fois, j’ai troqué le calme des forêts contre la brutalité d’un style à la Bukowski,

car parfois, dire les choses sans fard, c’est encore la meilleure façon de rester debout.

 

 Ours du Forez










La guerre, encore et toujours…

Parce qu’il faut bien que les connards s’amusent

 

On croyait que c'était du passé,

Un vieux film noir en noir et blanc

Rangé dans un tiroir qui pue la naphtaline

Avec les uniformes miteux et les photos jaunies des grands-pères.

On s’était raconté que ça n’arriverait plus,

Plus jamais, juré.

La paix universelle, les droits de l’homme, les smartphones, les likes…

On était vaccinés contre la connerie, non ?

 

Et puis voilà :

Ukraine. Gaza. Soudan.

Encore des ruines, encore des gosses morts, encore des types

Qu’on arrache à leur lit pour aller crever dans une flaque de pétrole et de mensonges.

Le vieux disque rayé tourne toujours :

Pouvoir. Pognon. Terre. Vengeance.

Et bien sûr…

Religion.

Toujours elle.

Et leur salope de prédicateurs

Putain d’intégristes

Ce foutu alibi à massacres.

Les intégristes avec leurs barbes, leurs dogmes et leurs bombes.

Les salauds qui tirent les ficelles pendant que les autres trinquent.

Le petit peuple, toujours.

Ceux qui bossent, qui se taisent, qui crèvent.

Ceux qui n’ont pas les moyens de se barrer.

Pendant que les gros poissons, eux,

Sirotent leur pinard loin du carnage.

 

Et nous ?

Nous on regarde.

On scrolle.

On partage.

On gueule derrière nos écrans, planqués derrière nos murs numériques.

Pendant que là-bas, y’a des gamins qu’on enterre

Dans des sacs poubelle.

Tu peux avoir toutes les infos du monde

Dans ta poche

Et rester con comme un balai.

Parce que la guerre, elle ne commence pas avec des bombes.

Elle commence avec des mots.

Des discours.

De la haine à peine maquillée.

Du silence complice.

De l’indifférence servie tiède, avec le café du matin.

 

La paix, ce n’est pas une colombe sur un sticker.

Ce n’est pas un putain de discours à l’ONU.

C’est du courage.

De l’écoute.

Du bon sens.

Et surtout

Du recul.

Le genre de chose que personne n’a plus envie d’avoir,

Trop occupé à chialer sur ses privilèges de merde.

 

Et si t’ouvres bien les yeux,

Ce qui vient, ça fout encore plus la trouille :

Une planète bondée jusqu’à la gorge,

Les déchets, la bouffe trafiquée, le climat qui se barre en sucette,

Et les robots, les IA, les trucs froids et dociles

Qui vont remplacer 65 % des esclaves salariés.

Quand y’a plus assez de taf pour les gueux,

Devine quoi ?

On fait de la place.

On balance une autre guerre, une grosse,

La troisième, la vraie de vraie

Rien à voir avec 40

Celle qui fait table rase.

Et après ?

On reconstruit.

Avec des machines.

Des drones pour rebâtir ce que des bombes auront rasé.

Et les mêmes qui vendent les armes

Vendent aussi les pansements,

Et te fourguent en prime le nouveau monde en kit.

Avec un sourire.

 

Alors ouais,

Tu fais ce que tu veux de cette réflexion.

Moi, j’ai juste écrit ce qui pue sous les tapis.

Parce que rester lucide, aujourd’hui,

C’est déjà pas mal.

C’est déjà refuser d’être le prochain pion

Sur leur foutu échiquier.

 

Et si tu regardes bien la carte...

Les joueurs sont déjà en place

 

Les drapeaux sont plantés,

Les alliances sont connues,

Reste plus qu’à allumer la mèche.

 

À l’ouest du Pacifique, ça bouscule déjà les lignes :

Les ricains jouent les shérifs,

Collés au cul des chinois

Avec le Japon et la Corée du Sud en chiens de garde,

L’Australie qui bande les muscles en hurlant qu’elle est prête

Et Taïwan,

La mèche,

Le putain de domino qui peut faire tomber la table.

En face, la Chine, calme, énorme, déterminée,

Et sa chienne folle du nord, la Corée du Nord,

Qui grogne des missiles entre deux famines.

 

Tout ça, ce n’est pas du cinéma.

ça sent la vraie bagarre,

Avec des drones dans le ciel et des data centers comme tranchées.

 

En Europe, même rengaine.

Les vieux pays de l’OTAN qui font semblant d’être prêts,

Et la Russie,

Ce vieux ours malade, paranoïaque et nucléaire,

Qui s’enfonce en Ukraine comme dans une bouteille de vodka.

Mais faut pas croire,

L’Europe n’est pas prête.

Elle vit encore dans l’illusion qu’on peut arrêter un tank avec des hashtags

Et des débats sur LCP.

 

L’Inde, elle, c’est le joker instable.

Trop grosse pour rester neutre,

Trop fière pour obéir.

Elle a des comptes à régler avec la Chine,

Des vieilles rancunes avec le Pakistan,

Et un ego nucléaire qui veut sa place dans le chaos.

Elle jouera sa partition,

Ni blanche ni noire,

Gris foncé.

 

Et l’Afrique, elle,

C’est le terrain vague.

Pas parce qu’elle ne compte pas,

Mais parce que tout le monde y joue en douce.

La Chine y a planté ses drapeaux sur les mines de cobalt,

Les Russes y traînent leurs mercenaires comme des ombres,

Les Américains y planquent des bases,

Et les Européens y pleurent leur colonialisme comme des vieux alcooliques.

Là-bas, ça pète déjà.

Par procuration.

Par lassitude.

Par appétit.

 

Et toi,

Pauvre lecteur,

Tu te dis que tout ça c’est loin.

Que c’est trop grand pour t’y mêler.

Alors tu t’accroches à tes petites certitudes,

Ton salaire, ton prêt immo, ton week-end à Center Parcs.

Mais quand ça va péter,

Y’aura pas de pub entre les bombes.

Pas de filtre pour flouter les cadavres.

Pas d’algorithme pour te cacher le goût du sang.

 

Le monde est une poudrière,

Et le pire,

C’est qu’on sait même plus si quelqu’un tient encore l’allumette

Ou si elle est déjà tombée.

 

© copyright Ours du Forez